Le centre culturel Ahcèn-Mezzani de la ville de Larbaâ Nath Irathen a accueilli, mardi, les travaux d'une journée d'étude ayant pour thème “L'image au service de la révolution”, et ce, dans le cadre du Festival national du film amazigh de Tizi Ouzou. Conviés à cette rencontre, Ali Haroun, Mohamed Bensalah et Danielle Maoudj sont revenus dans leurs interventions sur le rôle de l'image dans la sauvegarde de la mémoire, et l'urgence d'analyser la problématique du cinéma dans les rapports qui peuvent s'établir entre la vérité historique et la vérité cinématographique. Ali Haroun s'est appesanti sur l'histoire de l'image durant la guerre de Libération nationale. Selon lui, “au départ, il faut dire que le FLN n'a pas pensé à exploiter l'image. Les initiateurs du Front de libération nationale activaient clandestinement, on n'avait jamais connu leurs visages et il n'était pas question de les prendre en photo”. Et d'ajouter : “Le premier cliché paru a été réalisé dans la Wilaya III. Il fut publié par un journal français, et les personnes qui étaient photographiées avaient toutes le visage couvert d'un foulard. On faisait surtout attention à ne pas faire de photos dans les maquis, de peur qu'un maquisard tombe au combat ou soit arrêté, dès lors ces photos pouvaient devenir des justificatifs pour arrêter d'autres personnes.” Il fallut attendre la constitution du GPRA et le ministère de l'Information, à sa tête M'hammed Yazid, pour que les actions du FLN soient médiatisées. La diffusion des actions du FLN a été engagée, selon Ali Haroun, par la voix de la radio et du journal El-Moudjahid où apparaissent systématiquement les premières photos. “La première photo parue dans El-Moudjahid est celle d'un maquisard tué au maquis et qui fut publiée en 1957 dans le numéro 7 ou 8 de ce quotidien. En septembre 1958, le chef du gouvernement et tous les ministres apparaissent eux aussi dans des photos, car ils ne pouvaient pas rester dans la clandestinité”, a-t-il souligné. “Le ministère de l'Information a créé une équipe de journalistes et aussi des cinéastes qui étaient en contact avec le FLN. Le premier film réalisé est celui d'un cinéaste yougoslave, puis celui de René Vautier, le premier à avoir filmé les actions de l'ALN, de déraillement de trains et d'explosion de bombes.” K. T