Pour le leader du RCD, le camp démocratique doit être “un partenaire incontournable de la vie nationale”. Saïd Sadi appelle à une mobilisation des citoyens des catégories sociales et politiques les plus larges autour d'un compromis en perspective de l'élection présidentielle de 2004. “La fédération des énergies de l'opposition démocratique est déterminante pour éviter le désastre irréparable d'une fraude électorale et, si les conditions d'une élection crédible et transparente sont réunies, permettre aux patriotes qui ont sacrifié temps, famille, carrière et parfois la vie, de restaurer le destin national dans l'Etat démocratique et social”, a-t-il expliqué, hier, dans une conférence de presse, animée à l'hôtel Sofitel, à la veille des états généraux des démocrates républicains prévus, jeudi prochain, à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj (Alger). Le président du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui a précisé parler en son nom personnel en tant que “citoyen respectueux des droits de l'Homme et de la démocratie”, tout autant que l'ensemble des conférenciers (Mebtouche de la fondation Casbah, Abdelmadjid Azzi de la fédération des retraités de l'UGTA, Nadia Aït Zaï du collectif Maghreb femmes, Fetta Sadat, avocate, Amar Azzouz, ancien ministre, Mohand Issad, juriste, et Brahim Brahimi, universitaire, et des étudiants) ayant participé à la rencontre, a insisté sur l'impératif de l'implication dans cette initiative de simples citoyens qui se sont battus pendant des années pour la démocratie dans notre pays. Son argument est que “la crise algérienne engage le citoyen autant que le militant”. Le leader du RCD, qui souligne dans ce cadre que l'opposition démocratique “n'a pas vocation à être une alternative hégémonique”, considère que la mission de cette dernière est de se poser “en partenaire incontournable de la vie nationale”. Tout comme elle a également “la capacité à valider ou à disqualifier cette élection (la présidentielle de 2004, ndlr) selon que le citoyen peut faire valoir sa voix dans une compétition ouverte et loyale ou que lui est imposé, une fois de plus, un détournement de la volonté populaire pour entretenir corruption et populisme”. Saïd Sadi, pour lequel la crise nationale est essentiellement une crise de légitimité des institutions pour cause de fraude électorale, note que, parmi les revendications phares des citoyens devant prendre part aux états généraux des démocrates républicains, il y a l'exigence d'une élection présidentielle transparente et crédible. Le conférencier lance à ce propos une mise en garde au gouvernement Ouyahia qui, “au lieu de gérer les dossiers du pays, s'est transformé en comité de campagne au président-candidat”. Aussi, et tout en évoquant la répression du régime et la violence terroriste qui ont empêché les initiatives auparavant lancées par les démocrates de prendre forme, Saïd Sadi est convaincu que la conjoncture actuelle est plus que jamais favorable à ce projet. Selon lui, “pour la première fois depuis l'indépendance, des catégories sociales et politiques, qui représentent la majorité patriotique des citoyens, ne se reconnaissent ni dans l'intégrisme ni dans le régime”. Concrètement parlant, les états généraux des démocrates républicains devront aboutir à l'élaboration d'une charte consensuelle se basant sur les textes fondateurs de l'Algérie contemporaine et à lancer un appel à la nation se démarquant résolument des compositions oligarchiques et clientélistes et imposer une compétition électorale autour des programmes, des idées et des projets de société. L'opposition démocratique soutiendra-t-elle un candidat à la présidentielle de 2004 ? Si aucun nom n'a été avancé lors de la conférence de presse d'hier, Saïd Sadi estime que “la candidature d'une personnalité de l'opposition démocratique aura à valoriser les luttes politiques et sociales qui ont abouti aux ouvertures qu'il nous revient de défendre et à amener les autres compétiteurs à assumer leurs discours et propositions face à la crise”. N. M.