Après quatre jours de compétition, la cérémonie de clôture du 12e Festival national du film amazigh a attiré la foule des grands jours, mercredi soir, à la grande salle de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Cette cérémonie a été marquée par la présence de plusieurs figures du cinéma algérien et du monde de la culture. Finalement, le grand prix, l'Olivier d'or, dans la catégorie longs-métrages a été attribué à Vava Moh, de Yazid Smaïl (qui a rendu hommage, dans son discours, à l'équipe qui a travaillé sur son film). Vava Moh agit, selon son réalisateur, en conformité au droit coutumier et aux règles qui régissent la société kabyle, soit une histoire d'héritage familial entre les cinq enfants de Vava Moh considéré comme le père, le juge et le saint. Dans la catégorie du court-métrage, l'Olivier d'or a été décerné au film l'Encre et le monde, de Sofiane Bellali. Ce film reflète un duel entre la puissance et la fragilité. Suivant la lecture symbolique adoptée par le réalisateur, ce dernier a exprimé à sa façon l'inégalité entre les hommes, un “excès” de puissance qui devient dévastateur, et une fragilité infime et vulnérable. Dans la catégorie des films documentaires, l'Olivier d'or a été attribué à Fatima Sissani pour la Langue de Zahra. Saïd Bellili, lui, a été primé dans la catégorie des Jeunes talents, pour son beau film Aït Ouabane Tiwizi, dans lequel il est allé à la rencontre des villageois d'Aït Ouabane dans leur quotidien. Un documentaire qui traite du volontariat au sein de la société kabyle. Comme annoncé cette année, et pour la première fois, le public a eu son mot. Le grand prix du public, l'Olivier d'or, est revenu logiquement au film Vava Moh de Smaïl Yazid, alors que quatre prix d'encouragement ont été décernés : Kra n'wussan d'yilmezyen kwiryet, de Larbi Lalima, Timzizel di taddert, de Rabah Belabed, Agerruj n'tezgi, de Katia Saib et le Menteur, d'Ali Mouzaoui. Si El-Hachemi Assad, commissaire du FCNFA, a rappelé, dans son discours, la dimension socioculturelle du festival. “Le Festival du film amazigh, a-t-il dit, fait partie de cette chaîne de promoteurs de la culture algérienne à travers sa triptyque amazighité, arabité et islamité. Le festival s'est réalisé par l'expression de cette diversité. Il a su réunir et rassembler les différentes dimensions de notre algérianité autour d'un même défi, l'unité dans la diversité. Une diversité source même de cette algérianité. Nous avons découvert d'autres univers, plus de cinquante films et des cinémas venus d'ailleurs. Pour la première fois, des films libyens ont été projetés en avant-première mondiale et nous sommes fiers de contribuer à la création de leur premier festival dans les prochains mois.” Slimane Hachi, représentant du ministère de la Culture, a souligné : “Je peux dire que le festival du film amazigh a plusieurs vertus. La première c'est qu'il a su réunir des hommes du monde du cinéma, certes, mais également des hommes de culture, des penseurs, des musiciens, des poètes, etc. ; la deuxième c'est de s'être étendu à toute la wilaya en touchant plusieurs communes ; et enfin, il a permis l'émergence de jeunes talents.” Et ce fut dans une ambiance de fête que les responsables du festival ont donné rendez-vous à tout ce beau monde, l'année prochaine, pour la 13e édition. K.T.