l La médiatisation, qui a entouré l'enterrement du corps de Mohamed Merah, tué par la police du Raid de Toulouse, a catapulté la paisible commune de Souagui, 70 km au sud-est de Médéa, au-devant de l'actualité pendant près d'une semaine. En cette période de l'année où les gens de la région sont occupés aux travaux des champs, dans une zone à fort potentiel agricole, comptant de nombreuses fermes et des terres fertiles enchâssées entre le territoire de la commune voisine de Béni-Slimane et de la commune de Souagui, constituées de riches vergers fruitiers et d'importantes étendues céréalières. Mais, c'est dans le hameau de Bezzaz, 7 km à l'ouest de Souagui, que vit la plus grande fraction des Merah, dont les membres sont restés des heures durant aux aguets et à l'écoute de la moindre nouvelle sur le rapatriement du corps d'un proche parent, mort en France. D'ailleurs, la population de la commune est restée collée à l'actualité pour écouter les informations données par les télévisions et suivre les déclarations des autorités à propos du transfert de la dépouille en Algérie pour y être enterrée. C'est dans le petit cimetière de la fraction Bezzaz dont est originaire la famille de Merah que la tombe, censée recevoir la dépouille de Mohamed, allait être creusée à proximité des tombes des grands-parents et des autres membres de la famille, explique-t-on. Mais les choses se sont précipitées en début d'après-midi de jeudi lorsque l'information sur les obsèques de Merah a été donnée par les médias. En effet, des personnes appartenant à la fraction Merah, habitant dans la région de Berrouaghia, Béni-Slimane, ayant rallié la localité pour accueillir le corps, ont été averties que le rapatriement du corps, jeudi après-midi, n'avait pas été autorisé par Alger et que son enterrement aurait lieu en France. Pour Ahmed Mehdi, président de l'APC de Souagui, contacté jeudi vers 20 heures, “les citoyens de la commune ont suivi comme tout le monde les nouvelles données par les chaînes de télévision et que, d'une manière générale, rien de particulier en rapport avec l'événement n'a été observé”. Et d'ajouter : “Il n'y a aucun signe qui témoigne d'une quelconque différence avec les autres jours, la population continuant à vaquer à ses occupations”. Bien évidemment, l'inhumation de Mohamed Merad en France ne correspond pas au vœu du père qui, à travers ses déclarations, avait souhaité le rapatriement de la dépouille de son fils en Algérie pour être enterré dans le cimetière familial. Mais il faut aussi dire que, loin de l'agitation provoquée par l'affaire, la population de la commune a suivi avec sérénité les développements de l'affaire et ses diverses exploitations car étant survenue dans un contexte de campagne électorale française. M. EB