Le FLN se prépare d'une drôle de façon aux élections législatives. Le parti est, de nouveau, dans la tourmente. La publication des listes de candidatures a fini par imploser le parti. Les cadres, qui avaient jusque-là soutenu Belkhadem contre les redresseurs, se retrouvent exclus des listes du parti au profit de candidats n'ayant jamais milité au sein du parti. L'heure n'est plus aux critiques. Les opposants à Belkhadem passent à l'acte et font circuler une pétition demandant la convocation d'une session extraordinaire du Comité central du parti où le seul point à l'ordre du jour sera le départ de Belkhadem. La fronde est menée par les ex-ministres Boudjemaâ Haïchour et Saïd Bouhadja. Ces deux cadres ont pris le relais de Abdelhamid Si Affif, Abderrahmane Belayat et Mohamed Allilat qui avaient, les premiers, ouvert le feu sur Belkhadem. La pétition a été signée par une centaine de membres du Comité central à Alger, alors qu'à Oran, neuf membres dudit comité, dont le mouhafadh, Mustapha Abid, ont signé cette pétition. Cette dernière, tout en dénonçant la façon avec laquelle la confection des listes a été faite par Belkhadem, en appelle à l'arbitrage du président de la République, président d'honneur du parti auquel ils renouvellent leur soutien. Cette fronde vient conforter le courant des redresseurs dont le chef de file, Salah Goudjil, s'est félicité de cette action tardive et a exprimé sa disponibilité pour travailler avec les frondeurs en vue de remettre le parti sur les rails. Les frondeurs sont d'autant plus confortés dans leur action qu'un communiqué laconique de la présidence de la République, tombé jeudi dernier, est venu rajouter au trouble que connaît le FLN. En effet, le communiqué en question informe qu'Abdelaziz Belkhadem participe à un colloque sur l'histoire à Marseille, en tant que secrétaire général du FLN. La présidence de la République aurait pu se passer d'un tel communiqué, d'autant plus que Belkhadem, lui-même, avait indiqué qu'il y participait en tant que secrétaire général de son parti. Pourquoi cette précision de la Présidence ? Des cadres du parti y ont vu une sorte de désaveu présidentiel, un lâchage qui se profile, au regard du mécontentement grandissant au sein de la base, suite à la publication des listes de candidatures. Le message à décoder : le président Bouteflika n'assume pas les choix de Belkhadem. Ce dernier devrait porter l'entière responsabilité en cas d'échec aux législatives. Evidemment, Belkhadem a bien calculé son coup, lui qui a annoncé qu'il démissionnerait du parti si ce dernier ne sortait pas vainqueur du scrutin de mai prochain. Toujours est-il que la démarche des frondeurs devrait recueillir au moins deux tiers des signatures des membres du Comité central. Une tâche qui n'est pas de tout repos. Et même s'ils parvenaient à arracher les deux tiers, il leur faudrait déposer une demande, laquelle pourrait prendre jusqu'à deux mois pour être satisfaite. En somme, tout se décidera après les législatives. Et c'est là où réside le pari fou de Belkhadem. Ce dernier compte réaliser un bon score aux législatives, pour faire taire ses adversaires et imposer ses nouveaux alliés aux postes de commandement du parti. Dans le cas contraire, il sait que son avenir est déjà scellé. Cependant, les frondeurs et les redresseurs savent que leur démarche est hypothéquée, sachant que les listes officielles du parti ont été déposées à la toute dernière minute et qu'en cas de déconfiture du parti le 10 mai prochain, il serait difficile d'imaginer que d'anciens cadres se bousculent pour reprendre un parti qui n'a plus de pouvoir et de se contenter de miser sur les prochaines élections locales pour se refaire une santé en attendant la présidentielle de 2014. A B