Le projet d'alimentation en gaz de ville accuse du retard dans certaines contrées de haute Kabylie pour diverses raisons, mais de nombreux villages s'impatientent de recevoir ce combustible, surtout qu'ils ont souffert le martyre lors de la tempête de neige exceptionnelle où le pire a été évité dans certaines localités isolées. Dans une déclaration rendue publique par un comité citoyen de la commune d'Aït Oumalou, située dans la daïra de Tizi Rached, à une vingtaine de km à l'est de Tizi Ouzou, les villageois soulèvent justement le problème du projet de gaz naturel tant attendu par la population d'Aït Oumalou, qui devait voir le jour depuis plusieurs années déjà. En s'adressant au wali de Tizi Ouzou, les protestataires diront dans leur déclaration : “La population de la commune d'Aït Oumalou attire votre attention sur le retard incompréhensible dans la réalisation du projet d'alimentation en gaz de ville de notre commune, et ce, au moment où les dernières intempéries ont rappelé et marqué l'urgence d'une telle action de l'état.” La raison principale invoquée par ces villageois est la “sourde oreille des autorités locales” qu'ils ont maintes fois informées de leur situation critique, surtout lors des dernières intempéries, tout en insistant sur “le sentiment collectif d'abandon de population en danger, lors des dernières intempéries, ajouté aux frustrations permanentes qui ont fait prendre conscience à la population l'urgence de s'impliquer pour la réalisation de ce projet dont le tracé, pour toute la région, a touché beaucoup plus de propriétés des citoyens de notre commune, tant au sein du territoire de cette dernière que ceux des communes de Mekla et d'Aït Aggouacha”. Cette situation n'arrange personne, autrement dit ni les concepteurs du projet, qui tarde à connaître un épilogue à même de permettre son achèvement, ni les bénéficiaires qui s'impatientent de plus en plus et qui estiment que “les souffrances, pendant et après les intempéries de l'hiver 2012, ont révélé combien cette prestation est non seulement indispensable mais vitale. La disponibilité à temps aurait permis l'économie de tant de souffrances et de deniers dont les montants des dépenses inattendues auraient été salutaires surtout pour une commune aussi dépourvue que la nôtre”. Par ailleurs, ces villageois expliquent ce retard par “le péché originel de ce projet, à savoir son intitulé (gaz de ville), qui n'est donc fatalement destiné qu'aux citadins”. Ils incitent les autorités locales à avancer dans la “concrétisation de ce projet, à l'effet de faire accélérer la livraison de ce produit vital”. Enfin, les rédacteurs de ce document concluent en affirmant que “d'ores et déjà, nous sommes résolus à agir, y compris par les moyens du désespoir, pour l'aboutissement de cette légitime revendication. Nous refuserions de ce fait d'être à la traîne de la région, comme l'a été le cas de l'électricité et l'AEP qui ont vu notre commune la dernière à être servie. C'est d'ailleurs dans cette perspective que la population d'Ath Oumalou a décidé de s'organiser en coordination des comités de villages. Cette structure ambitionne, dans le cadre de la loi (et au-delà, par des moyens qui nous seront impartis pour faire aboutir notre revendication), de renouer avec les valeurs ancestrales de solidarité villageoise et avec une expression apaisée de la revendication citoyenne”. S B