Les Frères musulmans, première force politique d'égypte, ont annoncé samedi soir avoir décidé de présenter un second candidat à la présidentielle prévue en mai, pour garantir leur présence dans la course, au cas où leur premier choix serait invalidé. La candidature de Khairat Al-Chater, le numéro deux de la confrérie islamiste, pourrait en effet être menacée. “Nous veillons à la réussite de la révolution (...). C'est pourquoi nous avons décidé, confrérie et parti ensemble, de présenter Mohammed Morsi, le président du Parti de la liberté et de la justice, en tant que candidat alternatif”, a indiqué la confrérie sur son site internet, en précisant qu'il s'agit d'“une mesure de précaution”. Les Frères musulmans affirment s'être assurés que “la situation légale” de M. Al-Chater lui permet de se présenter, notamment après l'avoir faite examiner par une commission d'experts. “Mais celui qui observe le paysage politique voit de nombreux changements rapides, ce qui montre qu'il y a des tentatives de créer des obstacles pour empêcher certains candidats de compléter leur chemin”, a estimé la confrérie. M. Al-Chater est sorti de prison en mars 2011, après avoir été condamné par un tribunal militaire à sept ans de réclusion pour des accusations de terrorisme et de blanchiment d'argent. Or la loi stipule que toute personne ayant été condamnée à la prison doit attendre six ans à partir de la fin de sa peine ou de la date de sa grâce avant de pouvoir retrouver ses droits politiques. Samedi, la justice administrative a d'ailleurs interdit à l'opposant Ayman Nour de se présenter à la présidentielle en vertu de cette loi, bien que le pouvoir militaire ait décidé de lui rendre ses droits politiques. Le candidat salafiste Hazem Abou Ismaïl, lui, va probablement être exclu de la course en raison de la nationalité américaine de sa mère. Selon la loi électorale, tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse. Pour répondre à ce qu'elle a qualifié de “massacre” des candidats islamistes par la commission électorale, la Gamaa islamiya, groupe islamiste ultraconservateur, a annoncé samedi soir qu'elle se lançait dans la course à la présidentielle, selon l'agence officielle Mena. Le groupe a choisi le prédicateur Safwat Hegazy pour représenter le Parti de la construction et du développement, issu de la Gamaa, a indiqué l'agence. R. I. / Agences