Un refus catégorique a été signifié par les responsables du Cnapest convoqués par la tutelle qui leur a demandé d'arrêter la grève. Le département de Benbouzid ne sait plus à quel saint se vouer pour mettre fin à la tension qui gagne de plus en plus les établissements scolaires. Pris entre les revendications des syndicats et la position des représentants de la commission ad hoc en charge d'examiner l'amendement du statut particulier des travailleurs de l'éducation, M. Benbouzid fait face à une situation inextricable. Le secrétaire général et le chef de cabinet du ministère ont échoué, hier encore, dans leur tentative de convaincre les responsables du Cnapest à geler le débrayage des enseignants. La grève illimitée entamée hier à travers tout le territoire national a été largement suivie. Le responsable de la communication du Cnapest évoque un taux de suivi atteignant les 95% dans la majorité des lycées du pays. “Le taux de suivi de la grève se situe entre 80 et 95%. Pour ce qui est de la capitale, le suivi était de 90% à Alger-Ouest, 80% à Alger-Est et 65% à Alger-Centre”, souligne Messaoud Boudiba. Le suivi massif du débrayage a, semble-t-il, créé la panique au département de l'Education qui a opté cette fois-ci pour la souplesse et non les menaces. En effet, le ministère de l'Education nationale s'est empressé, hier matin, de contacter le Cnapest pour une rencontre dont le seul point inscrit à l'ordre du jour est la grève des enseignants. “Le secrétaire général et le chef de cabinet au ministère de l'Education nous ont demandé d'arrêter la grève”, révèle le chargé de communication du Cnapest. Une demande refusée par le syndicat soutenant que “l'action de débrayage a été prise par le conseil national et il est le seul habilité à l'arrêter”. Mais faudrait-il encore qu'il y ait une raison valable voire concrète pour cela. “Le conseil national attend l'évolution de la situation voire la satisfaction des revendications formulées pour en décider de la suite. Sans cela, la grève se poursuivra”, ajoute Boudiba. Pour tenter d'apaiser la tension, les deux responsables de la tutelle ont demandé au syndicat d'attendre la fin des négociations pour décider d'une éventuelle action de protestation. Le Cnapest a rejeté cette proposition en leur rappelant que “le même scénario a été vécu en 2008. Toutes nos revendications que la tutelle a pourtant acceptées, ont été rejetées par la commission ad hoc.” “La grève, avant l'aboutissement du statut amendé, est un message pour la commission. Car une fois les négociations achevées sans la satisfaction des doléances, le pourrissement sera inévitable. Nous ne pourrons plus contrôler la situation”. Le Cnapest persiste et signe “le débrayage se poursuivra jusqu'à la satisfaction des revendications qui ne sont en fait qu'un simple rattrapage des lacunes et injustices entre les secteurs”. M B