Rien ne va plus dans le secteur de l'Education. Plusieurs syndicats autonomes ne trouvent que la grève comme ultime recours pour dénoncer «les lenteurs dans la prise en charge de nos revendications». Le Cnapest, l'un des syndicats qui négocie officiellement avec la tutelle, tient depuis hier son conseil national, avons-nous appris auprès du chargé de la communication Messaoud Boudiba. Il a indiqué que «suite aux assemblées générales tenues la semaine dernière dans l'ensemble des 48 wilayas, le conseil national se tient durant deux jours, hier et aujourd'hui, pour décider des actions à engager dans les prochains jours. Nous avons reçu les PV de ces assemblées et on a décelé beaucoup d'inquiétude». Et d'ajouter : «Nous avons à maintes reprises calmé le jeu mais, de toute évidence, nous nous heurtons aux atermoiements du ministre de l'Education, qui nous rassure verbalement mais nous ne voyons rien venir. Nous ne sommes pas au courant de ce que fait la commission ad hoc sur le régime indemnitaire, qui était censée remettre son rapport le 31 décembre dernier. Ce délai est largement dépassé. Nous sommes au pied du mur et nous craignons que le ministre ne nous laisse pas d'autre choix que d'aller vers la grève». Pour rappel, mercredi dernier, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait déclaré à partir de Batna que «l'augmentation prévue des salaires des employés du secteur sera à la hauteur des attentes, d'autant que ce qui touche aux primes aura un effet rétroactif». Le ministre a invité les enseignants, les gestionnaires et les syndicats, activant à l'échelle nationale, à «ne pas se précipiter, soulignant que son département est le premier secteur à avoir achevé l'élaboration du régime indemnitaire». S'agissant de la grève des enseignants, le ministre a souligné «la nécessité de ne surtout pas faire perdre de temps aux élèves». En dépit des assurances du ministre, le secteur de l'Education continue d'être secoué par des soubresauts. Ainsi, le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a appelé à un mouvement de grève d'une semaine, à partir du 16 février. Il revendique l'application du régime indemnitaire et menace dans le cas contraire que «le débrayage se poursuivra au risque d'une année blanche». Il a dénoncé, par la voix de son secrétaire général que «malgré la feuille de route élaborée après nos trois semaines de protestation et la mise en place de la commission au niveau du ministère de l'Education chargée de l'étude du régime indemnitaire, il n'y a aucune avancée notable concernant notre plate-forme de revendications». Le responsable syndical a averti que «nous entretenons des contacts permanents avec d'autres syndicats de l'Education pour faire converger les revendications et unifier le mouvement de protestation. Il s'agit du CLA et du Cnapest».