La première session de l'APW d'Oran, pour cette année 2012, avait inscrit au menu des débats certains dossiers, comme celui du bilan des réalisations de l'année précédente, le tourisme et l'artisanat, la récupération des terres agricoles à des fins d'intérêt général. Mais c'est probablement le rapport sur la situation de l'environnement qui retient le plus l'attention, compte tenu du constat effarant fait autour de la pollution industrielle de l'air et de l'eau à partir des zones industrielles de la wilaya. L'additif chiffré sur les conséquences sanitaires pour la population a de quoi choquer plus d'un et devrait interpeller les pouvoirs publics ainsi que l'opinion publique pour des mesures urgentes de protection. Que ce soit dans le rapport établi par la direction de l'environnement ou celui de la commission APW, l'inventaire rendu public fait froid dans le dos et met en relief la situation catastrophique prévalant sur l'ensemble du territoire de la wilaya. Les entreprises et sociétés implantées dans les zones industrielles d'Es-Sénia 1, 2, 3, d'Arzew et de Bethioua et dans les zones d'activités de Hassi Ameur sont les premiers pollueurs de par leurs activités, mais surtout par le non-respect de la réglementation en matière de traitement des rejets et déchets industriels. Ainsi, le rapport, chiffres à l'appui, dénombre pas moins de 137 unités de production relevant des secteurs des peaux, de la pétrochimie, de l'agroalimentaire, de la mécanique et du secteur tertiaire qui, impunément, déversent et rejettent des produits extrêmement toxiques et cela sans aucun traitement. C'est ainsi que pour ce qui est de la pollution de l'air et de l'eau, l'on retrouve des traces en quantité importante, supérieure à la norme admise, de produits chimiques, de métaux lourds extrêmement dangereux pour la santé et extrêmement nocifs pour l'environnement, tels du plomb, du nitrate, du mercure, des poussières nocives, du CO2, du CO, des matières grasses, etc., et la liste est encore longue. L'autre scandale de ces industriels pollueurs et intouchables, c'est les lieux où ils déversent leurs poisons, puisque ces rejets se font, sans aucun traitement, dans la mer, la sebkha, les zones humides classées et protégées, comme le lac Telamine ou Oum Ghelaz. Du coup, la population en paye le prix le plus fort, et là intervient le volet sanitaire qui est souvent occulté. De manière exhaustive, l'on apprend que les cas d'asthme explosent dans les communes d'Arzew, de Gdyel, de Aïn El-Bya, de Hassi Bounif, de même que les cas de conjonctivite qui deviennent presque un problème de santé publique dans les communes d'Arzew, de Aïn El-Bya, Mers El-Hadjadj, Ben Fréha. Les dépistages en milieu scolaire de ce type d'affections font froid dans le dos. La palme revient aux communes d'Arzew, de Aïn El-Bya, Gdyel et Bethioua. D. L