Cette session qui entre dans un projet mis en place par le laboratoire médical Novo Nordisk, s'assigne l'objectif d'offrir de nouvelles perspectives et d'apporter des solutions adaptées à chaque patient hémophile. “Mille cinq cents hémophiles sont recensés en Algérie ces dernières années et sont pris en charge par 13 centres hospitaliers-universitaires du pays", a déclaré avant hier le professeur Sidi Mansour, médecin-chef du service d'hématologie au CHU Ibn-Badis de Constantine, lors d'une journée de formation spécifique, organisée par les laboratoires Novo Nordisk à Constantine. Consacrée aux journalistes, cette journée avait pour objectif de mieux comprendre cette maladie et de développer la prévention pour diminuer le nombre de patients qui ne cesse d'augmenter. "15 nouveaux patients sont reçus chaque année au niveau du centre hospitalo-universitaire de Constantine", a précisé le conférencier. En effet, l'hémophilie, qui est une maladie héréditaire du côté maternel (le sang ne coagule pas), atteint particulièrement les garçons. Les filles peuvent aussi être atteintes, mais très rarement. Deux types d'hémophilie existent et seuls les examens biologiques permettent de les distinguer. Le type A, soit le facteur 8, est le plus fréquent avec 85% des cas, alors que le type B, soit le facteur 9, représente 15% des cas. Cette formation qui est la deuxième après celle organisée à Alger sera suivie par deux autres rencontres, à savoir à l'ouest et au sud du pays. Elle entre dans un projet mis en place par le laboratoire médical Novo Nordisk, dans l'ambition d'offrir de nouvelles perspectives et d'apporter des solutions adaptées à chaque patient hémophile. "Comprendre, reconnaître et respecter le courage et le dévouement des acteurs du monde de l'hémophilie sont essentiels. L'expérience de vie des patients et de leurs familles, ainsi que celle des professionnels de santé entretient l'engagement des collaborateurs Novo Nordisk", nous a précisé M. Zouhir Benazzi, chef de projet "Changing Possibilities in Haemophilia". Pour sa part, le professeur Sidi Mansour s'est étalé durant toute la matinée sur les symptômes et la prise en charge de cette maladie, notamment en Algérie. Concernant ce point, le spécialiste a soulevé le calvaire de ces malades chroniques. "Le traitement coûte très cher; à titre d'exemple, un hémophile souffrant d'un simple hématome a besoin de 30 unités de recombinant (un médicament pour l'hémophilie) toutes les 8 heures, pendant 3 jours", a-t-il indiqué. Tout en ajoutant que le prix d'une unité est de 0,80 euro. Le coût du traitement de 150 malades hémophiles pris en charge par le service d'hématologie au niveau du CHU de Constantine a été estimé à 15 milliards de centimes, selon les statistiques dévoilées lors de cette journée. Un autre problème a été soulevé par le spécialiste : l'intégration des enfants hémophiles dans les écoles. En effet, un système doit être mis en place par le ministère de l'Education nationale en collaboration avec les médecins pour faciliter la vie de ces enfants atteints de cette maladie. A propos des chiffres, le conférencier a souligné qu'un groupe de travail a été mis en place, le mois dernier, pour mettre à jour la banque de données concernant cette maladie. Par ailleurs, la wilaya d'Oran a été choisie cette année pour célébrer la Journée mondiale de l'hémophilie, qui coïncide avec le 17 avril de chaque année. Notons que 250 patients venant de tout le territoire national seront présents lors de cette journée, selon M. Benazzi. INES B./SOUHEILA B.