Des fonctionnaires du conseil d'Etat et de la Cour suprême sont venus renforcer les rangs des grévistes. Les greffiers ont poursuivi, hier, leur mouvement de grève de trois jours déclenché mardi à travers tout le territoire national. Le deuxième jour du débrayage a été marqué, selon le syndicat autonome affilié au Snapap, par une adhésion massive de ces fonctionnaires de la justice. “Des greffiers, qui n'ont pu se joindre mardi à l'action, l'ont fait en ce deuxième jour, augmentant ainsi le taux de suivi national qui a atteint les 90% mardi avec une paralysie à 100% de la majorité des tribunaux”. Des fonctionnaires du conseil d'Etat et de la Cour suprême sont venus renforcer le rang des grévistes. “Les greffiers de l'administration centrale ont été, quant à eux, empêchés par leurs responsables hiérarchiques de prendre part à l'action de protestation”, révèle le premier responsable du conseil national des fonctionnaires de la justice. Selon Mourad G., “seuls les greffiers qui ont subi de fortes pressions tels que ceux de la cour d'Alger et de la tutelle, n'ont pu débrayer”. Il dénoncera les pressions et les intimidations que subissent les greffiers depuis le premier jour de la protestation. “Des responsables sont allés jusqu'à lever la main sur des greffiers pour les contraindre à rester à leur poste”, révèle-t-il. Et d'ajouter : “D'innombrables recours ont été adressés au syndicat”. Selon un autre membre du bureau national du syndicat autonome, “les greffiers de la cour d'Oran et de ses tribunaux ont subi de lourdes pressions des procureurs généraux qui ont menacé de procéder à des ponctions salariales de trois jours”. En dépit des pressions multiples et des menaces de licenciement, les greffiers ne lâchent pas prise et se disent décidés à aller jusqu'au bout de leur combat. Des PV signés en 2011 par le DRH et l'ancien syndicat du secteur pour la satisfaction ou l'examen de la plate-forme de revendications des greffiers sont restés lettres mortes. La principale revendication de ce corps de la justice est leur attachement à leur secteur employeur et non à la fonction publique, leur protection des abus d'autorité et des dépassements de leurs responsables hiérarchiques qui les considèrent comme de simples “écrivains”, problème de logement, de transports, primes, intégration des contractuels... À signaler, enfin, que la grève se poursuivra aujourd'hui. M B