Quid des ruptures des médicaments constamment signalées dans les centres anticancers ? À en croire le ministre, les pénuries incomberaient aux importateurs avec lesquels un “engagement a été signé le 15 novembre 2012” pour l'importation de tous les médicaments faisant défaut dans les sept centres anticancers. “À présent, l'ultimatum, fixé jusqu'au 25 avril en cours, n'est pas encore arrivé à expiration. C'est vrai qu'ils ont encore quelques jours devant eux pour respecter leur engagement. Dans le cas échéant, ils verront leur agrément retiré”, a menacé le ministre, tout en faisant part de son instruction donnée à la PCH pour importer les mêmes médicaments afin de parer à la pénurie dans les plus brefs délais. Djamel Ould-Abbès, qui s'est exprimé, hier, en marge d'une journée scientifique dédiée aux soins oncologiques, organisée à l'hôtel Hilton d'Alger, par Philips Healthcare, leader mondiale des matériaux et équipements hospitaliers, et conception des infrastructures, se veut, par ailleurs, ferme quant aux choix des partenaires dans ce domaine précis. “Nous n'accepterons plus de partenaires qui refusent nos exigences. Certes, l'Algérie est déterminée à élargir ses partenariats avec des opérateurs étrangers en vue d'améliorer notre système de la santé, mais elle ne veut plus rester un pays consommateur-importateur”, a-t-il averti. M. Ould-Abbès, qui a insisté sur la nécessité, voire l'urgence de mettre à niveau nos structures hospitalières et la formation des personnels, notamment dans le domaine de la prise en charge de la pathologie du cancer, expliquera : “Désormais, seuls les partenaires qui peuvent nous ramener du savoir-faire seront retenus.” “Nous voulons des partenaires qui accompagnent, avec vente de leur équipements, la formation des personnels, et la garantie de la pièce de rechange pendant une période d'une année renouvelable ; nous exigeons d'eux qu'ils soient présents pour assurer les opérations de réparation, du suivi et d'entretien des équipements”, a-t-il détaillé, annonçant au passage, que l'Algérie s'engage à acquérir “d'ici 2014, 70 appareils de radiothérapie”. Le but étant de permettre une meilleure prise en charge du nombre inquiétant des cas de cancer qu'enregistre notre pays, dont trois-quarts des patients nécessitent des soins par radiothérapie. Selon le ministre, “43 000 cas ont été enregistrés durant la seule année 2012”, soit une incidence de 104 personnes par 1 000 habitants. Devant ces chiffres alarmants, le ministre s'engage, néanmoins, à accélérer le processus de construction des 22 centres anticancers, (CAC), inscrits dans le programme de son département, pour les livrer dans leur totalité vers 2014. Intervenant lors de cette même rencontre, le directeur régional de Philips Healthcare en Afrique, M. Reolof Assies, semble avoir bien saisi le message du ministre pour proposer, pour sa part, un partenariat gagnant-gagnant. Après un exposé détaillé sur les techniques et les services maîtrisés par son entreprise, le responsable de Philips n'a pas manqué, en effet, de faire part de la “volonté de Philips à apporter de meilleures solutions dans le domaine de l'oncologie à même de permettre l'amélioration des prestations dans les hôpitaux algériens et, par ricochet, une meilleure prise en charge des patients”. À signaler que la rencontre d'hier, mise sous le thème “Cancer : défis et innovations technologiques”, a réuni quelques huit experts nationaux et internationaux ainsi que plusieurs acteurs intervenant dans le secteur. F A