Photo : Riad Par Amel Bouakba Si l'année 2010 s'est mal clôturée, marquée par une série de pénuries de médicaments destinés aux malades chroniques, dont les cancéreux, celle de 2011 s'annonce chargée de promesses et riche en défis dans le domaine de la santé publique. Les autorités publiques se disent déterminées à promouvoir la santé publique et à bannir les inégalités dans l'accès à la prévention et aux soins notamment pour les zones enclavées et les régions du sud du pays souffrant d'un déficit chronique en spécialistes. Avec cette annonce prometteuse du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a reconnu tout récemment que «l'Etat est conscient du problème de manque de médecins spécialistes», et qu'il «œuvre en vue de résorber ce déficit en veillant à ce que les médecins spécialistes s'établissent dans les wilayas du Sud en leur assurant, notamment, le logement». Car il ne faut pas se voiler la face, tous les Algériens n'ont pas encore accès, à ce jour, à des soins de qualité égale et ne possèdent pas tous les mêmes chances de guérir ou de bénéficier du meilleur traitement. Le calvaire des malades cancéreux montre à quel point la gestion du système de santé est catastrophique : mauvaise prise en charge, pénurie à répétition de médicaments, délais d'attente trop longs pour effectuer certains soins fondamentaux comme la radiothérapie, autant de lacunes qui ont des conséquences désastreuses pour les patients. Des insuffisances qui devront être comblées à partir de 2011, à en croire le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes. Selon le ministre, la lutte contre le cancer, une pathologie redoutable qui touche chaque année près de 40 000 nouvelles personnes, figure parmi les priorités. Pour mettre fin aux pénuries de médicaments, notamment dans le domaine de l'oncologie, le ministre a affirmé que «l'Etat a alloué une enveloppe financière de l'ordre de 10 milliards de dinars pour l'acquisition de 156 types de médicaments, pour les maladies ordinaires et chroniques». Un protocole d'accord portant sur la réalisation d'une unité de fabrication de produits anticancéreux génériques a été signé entre l'entreprise «Industries médico-chirurgicales» (IMC) et Hetero Drugs of India dans l'objectif de fabriquer localement des produits anticancéreux génériques dans leurs diverses formes, sèche, liquide, injectable et lyophilisée. D'autre part, dans le but de résoudre le problème récurrent de l'accès à la radiothérapie, il est prévu l'installation de 57 services de radiothérapie à travers le pays. De l'espoir pour les malades qui éprouvent toutes les peines du monde à accéder aux soins de radiothérapie. Les malades du sud du pays peuvent dorénavant avoir droit à un accès équitable à des soins de qualité, grâce au lancement de l'hôpital de Ouargla qui bénéficie d'un centre de lutte contre le cancer. Un projet attendu depuis des années par des malades obligés de se déplacer jusqu'à Alger, au Centre de lutte contre le cancer Pierre-et-Marie-Curie (CPMC). Une équipe médicale cubaine spécialisée en oncologie composée de 64 médecins a rejoint le centre anticancéreux de l'hôpital de Ouargla. L'amélioration de la prise en charge des maladies chroniques, de l'hygiène hospitalière, de la qualité de l'accueil dans les services des urgences et la réhabilitation des polycliniques sont également des enjeux phare pour la promotion de la santé publique en 2011.