Un glissement de terrain sur un site regroupant au moins huit familles a causé l'effondrement d'un talus sur plusieurs mètres, menaçant plusieurs habitations au quartier Sidi-Medjeber à Bouzaréah. Hier, la menace était visible. Le talus, surplombant les habitations, s'affaissait à vue d'œil. Le site offrait un sinistre décor. Femmes entassées dans un coin de maison, les enfants, aux regards vides, tentent de comprendre le danger. Les hommes, pour leur part, s'affairent à soutenir l'une des maisons les plus touchées. À l'aide de palettes de bois, ils tentent, sans conviction, de protéger leur demeure et dégager le seul passage possible pour accéder aux habitations. “Peine perdue”, dira un des habitants. Il va falloir engager des travaux dont seules les autorités locales ont les moyens. Pourtant, le mois écoulé, un rapport a été adressé au wali d'Alger et au P/APC de Bouzaréah. “En date du 14 mars, jour du premier affaissement, nous les avons interpellés”, informe un des sinistrés. Il regrette que les responsables “n'aient rien fait pour remédier à la situation”. Dans le rapport de constat et d'intervention établi par les services de l'APC, il est mentionné que deux opérations ont été programmées, les 17 et 19 mars. À l'issue de ces opérations, le rapport indique que “5 tonnes de terre ont été dégagées. Le rapport a mentionné que le but de ces opérations “est de réduire ou d'enlever complètement le risque (…) chose qui a été faite”. Comme réponse à ce rapport, le collectif de la famille Hamdadou a indiqué, dans sa missive, que les auteurs du rapport n'avaient pas mentionné l'ampleur du risque qui pèse sur les habitations et que les travaux engagés n'ont été réalisés qu'à “10% du volume de travail nécessaire pour éloigner le danger”. “Au début, ce sont des travaux lancés par les autorités qui ont provoqué cet état de fait”, explique un des habitants. “Ils ont créé un lac. Cette eau s'infiltre et provoque ces éboulements”, a-t-il ajouté. Deux jours après le lancement de la campagne pour les législatives, ces habitants estiment que nul ne pourra les convaincre à se rendre aux urnes “vu la situation”. Une situation qui échappe aux responsables. “Je voterai peut-être pour Sarkozy mais jamais pour eux”, peste un des victimes du glissement. M M