pendant que le Parlement européen apportait son soutien au peuple sahraoui pour l'“exercice de son droit à l'autodétermination”, et plaidait pour “le respect des droits de l'homme au Sahara occidental”, Sergei Lavrov interpellait son homologue marocain en visite à Moscou sur le même sujet. Dans son rapport sur les droits de l'homme dans le monde et la politique de l'Union européenne en la matière, le Parlement européen a réaffirmé “clairement” son soutien au peuple sahraoui pour l'“exercice de son droit à l'autodétermination”, tout en plaidant pour “le respect des droits de l'homme au Sahara occidental, en demandant notamment au Maroc de mettre un terme à sa répression et à son oppression”. À Moscou, le chef de la diplomatie russe rappelait à son homologue marocain que la Russie fait partie du groupe des amis du Sahara occidental et de la Minurso depuis de le début de sa création et son contingent est majoritaire au sein de la mission onusienne pour le Sahara occidental. Il faisait certainement allusion au traitement infligé par le Maroc à la Minurso depuis plus de 20 ans. Sergei Lavrov est donc sorti du sujet du jour, pour lequel Rabat Saâd Dine El Othmani s'est déplacé à Moscou afin de demander à Moscou de faire pression sur les autorités syriennes pour qu'elles respectent le cessez-le-feu. “La Russie n'est pas seulement un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, mais aussi est un membre du groupe des amis du Sahara occidental”, a déclaré le ministre russe. Sergei Lavrov a également ajouté que “la Russie poursuit ses efforts pour rechercher des solutions au problème du Sahara occidental au sein des processus politiques et ses activités dans la mission des Nations unies, dans laquelle le contingent russe est déployé dès le début et y est le plus grand”. Pour en revenir au rapport européen, le document adopté par les eurodéputés mercredi a rappelé la résolution du 25 novembre 2010 sur la situation au Sahara occidental, qui “dénonce la poursuite de la répression contre la population sahraouie des territoires occupés et demande le respect de ses droits fondamentaux, notamment la liberté d'association, d'expression et de manifestation”. Le document en question demande, également, la libération des 80 prisonniers, en priorité les 23 détenus sans jugement depuis novembre 2010 à la prison de Salé suite au détournement du camp de Gdeim Izik. Il renouvelle aussi sa demande de la mise en place d'un mécanisme international pour la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental et d'une solution juste et durable au conflit, fondée sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions des Nations unies. Réagissant à ce rapport, le Front Polisario s'est félicité jeudi de la position exprimée par le Parlement européen qui a réaffirmé, dans son rapport, son “soutien” à la cause sahraouie, tout en se prononçant pour la mise en place d'un mécanisme international pour la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. Pour le ministre délégué sahraoui pour l'Europe, Mohamed Sidati, cette prise de position constitue un “message, on ne peut plus clair, à l'endroit du Maroc pour qu'il respecte ses engagements et accepte enfin l'application du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination”. Il a affiché sa satisfaction d'autant plus que ce positionnement intervient au moment où la question du Sahara occidental est de nouveau débattue à l'ONU. Il a mis en exergue l'interpellation par le Parlement européen du Conseil de sécurité sur la nécessité d'“investir la Minurso de la tâche du suivi et du monitoring de la question des droits de l'homme au Sahara occidental”. M T