Le Centre de recherche stratégique et sécuritaire (CRSS), en collaboration avec le Centre sahraoui de recherche et des études stratégiques et politiques (CSRSP), a entamé, hier, au siège du CRSS (Alger), la première partie de l'accord commun qu'ils ont signé dernièrement. Les deux institutions ont, en effet, célébré le 57e anniversaire de la conférence afro-asiatique de Bandung, à travers la tenue d'une conférence-débat consacrée à “l'autodétermination : le cas du Sahara Occidental” et à laquelle a participé notamment le ministre sahraoui des Affaires étrangères et l'ambassadeur de la Rasd en Algérie, ainsi que des diplomates, militaires, universitaires, parlementaires et étudiants algériens. La rencontre, animée par Dr Saïd Ayachi, ancien président du Croissant-Rouge algérien et militant du Comité national algérien de soutien au peuple sahraoui (Cnasps), a permis de replonger dans un passé récent, plus exactement un 18 avril 1955, date de la Conférence de Bandung (Indonésie) qui avait réuni, pour la première fois, 29 pays africains et asiatiques, pour débattre du renforcement du processus de décolonisation et de la consolidation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des nouvelles nations, arrivées sur la scène internationale. “L'autodétermination est un concept des Nations unies, un principe de droit international qui permet à un peuple le choix de disposer de lui-même”, a révélé M. Ayachi. Ce dernier a également qualifié la résolution onusienne 15-14 de 1960 de “charte de l'autodétermination”, en rappelant que “ce sont les leaders des pays du tiers-monde qui avaient proposé cette résolution”, faisant “obligation juridique aux puissances coloniales de décoloniser les peuples coloniaux”. “C'est sur la base de la résolution 15-14 que l'AG de l'ONU, la Rasd et le Front Polisario contestent l'occupation marocaine au Sahara Occidental”, a observé l'intervenant. Dans son exposé, ce dernier est revenu sur la genèse du problème du Sahara Occidental, une ancienne colonie espagnole, envahie en 1975 puis occupée par le Maroc. Il a abordé “l'alignement inconditionnel” de la France aux thèses de Rabat, “les positions politiques critiquables” de l'UE et le pragmatisme des USA, non sans rappeler la reconnaissance récente, par le Parlement européen, du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. “Jusqu'à aujourd'hui, la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc au Sahara Occidental”, a indiqué Saïd Ayachi, avant de plaider pour le maintien du principe d'autodétermination comme “un postulat dans les relations internationales”. Au cours du débat, le ministre sahraoui des Affaires étrangères s'est prêté à quelques questions-réponses, affirmant que le Polisario, en abandonnant la lutte armée, n'a pas été piégé. Seulement, “le juge est faible, mais il reconnaît toujours le droit de notre peuple à l'autodétermination”, a poursuivi Salem Ould-Salek. “Si la question du Sahara Occidental était du seul ressort du Conseil de sécurité des Nations unies, cela aurait été grave”, a encore dit le diplomate, se référant à l'AG de l'ONU, à la IVe Commission de décolonisation et autres structures onusiennes. M. Ould-Salek a, cependant, insisté sur le fait qu'“aujourd'hui, le peuple sahraoui est unanime, dans les camps et dans le territoire occupé, de la nécessité du retour à la guerre”. Un peuple qui, sur un autre plan, n'a jamais tourné le dos à la construction de la paix ni à “l'unité du Maghreb des peuples souverains”. H A