Le FMI a reçu l'engagement de la zone euro et d'une vingtaine de pays d'augmenter ses ressources de “plus de 430 milliards de dollars”. “Cela double presque la capacité de prêt du Fonds. Cela montre véritablement la détermination de la communauté internationale d'avoir les outils pour résister et se défendre face aux crises”, s'est félicitée sa directrice générale, la Française Christine Lagarde. Une question des ressources qui a relancé, incidemment, le débat sur la réforme de la représentation des Etats membres. Grand animateur de ce débat, le Brésil s'est lancé dans une charge contre les Européens, dont les quotes-parts (la contribution permanente au capital du FMI, qui détermine les droits de vote) recèlent pour lui des “anomalies”. Celle du Brésil, a constaté le ministre des Finances Guido Mantega dans sa déclaration écrite devant le Conseil d'administration du FMI, “équivaut à celle des Pays-Bas”, et celle de l'Espagne qui “aussi étonnant que ça puisse paraître, est plus grande que le total de l'ensemble des 44 pays d'Afrique subsaharienne”. “Il ne faut pas essayer de réinventer la roue”, a-t-il plaidé: son pays veut baser les quotes-parts sur le produit intérieur brut, qui n'est qu'une variable parmi d'autres aujourd'hui. Le ministre sud-africain Pravin Gordhan, qui s'exprime au nom de 21 pays de son continent, a signalé pour sa part que depuis une trentaine d'années, chaque réforme des droits de vote du Fonds avait diminué les droits de vote de l'Afrique. “On ne peut compter sur l'Afrique subsaharienne pour continuer à soutenir des réformes qui cherchent à légitimer le FMI, tout en sapant dans le même temps la représentation d'un grand nombre de pays”, a-t-il prévenu. Pour la ministre danoise Margrethe Vestager, dont le pays exerce actuellement la présidence tournante de l'Union européenne, l'Europe “travaille” pour tenir “son engagement de réduire la représentation au conseil d'administration à deux sièges pour les pays européens avancés”. Par ailleurs, elle a rappelé que les progrès dans le rééquilibrage des droits de vote dépendaient de la ratification par les Parlements nationaux d'une réforme adoptée fin 2010. “Les Etats membres de l'UE ont conscience de leur responsabilité dans la réussite de la mise en œuvre” de cette réforme, selon elle. Sur cette question, les regards sont tournés vers le premier actionnaire, les Etats-Unis. Le FMI a impérativement besoin de leur ratification pour faire entrer en vigueur la réforme de 2010, qui consacrait la montée en puissance des pays émergents, au détriment surtout de l'Europe. Un responsable américain a indiqué vendredi à la presse que le gouvernement n'avait pas encore décidé quand il proposerait au Congrès de voter sur cette question. H. H.