Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, s'est montré, avant-hier, réservé sur le processus de réévaluation du yuan, appelant la Chine à faire plus, après avoir pourtant jugé trois jours plus tôt que les récentes décisions de Pékin avaient un effet considérable. Bien que nous saluions les progrès accomplis, le processus de correction du taux de change de la monnaie chinoise reste incomplet et une appréciation supplémentaire est nécessaire, dans l'intérêt même de la Chine, a déclaré M. Geithner devant le Fonds monétaire international (FMI). Le secrétaire américain au Trésor s'était pourtant montré plus enthousiaste au cours de la semaine, jugeant que les mesures prises par les autorités chinoises pour permettre une réévaluation du yuan par rapport au dollar avaient un effet considérable et très prometteur. La marge de fluctuation du yuan, qui était de plus ou moins 0,5% par rapport au dollar, a été élargie à 1%. Cette réforme permet à la devise chinoise de fluctuer davantage en fonction du marché, même si Pékin ne lâche pas la bride. La valeur du yuan est déterminée par la banque centrale, qui fixe son taux quotidiennement, et non par la loi de l'offre et de la demande comme c'est le cas pour la plupart des grandes monnaies de la planète. Pékin permet ainsi au renminbi, autre nom de la monnaie chinoise, de fluctuer légèrement autour de ce cours pivot arrimé au dollar. Les Etats-Unis jugent régulièrement le yuan considérablement sous-évalué, au détriment de leurs exportations. Dans son discours devant le Comité monétaire et financier international (CMFI), un des organes directeurs du FMI, M. Geithner a aussi appelé les Européens à présenter sans tarder leurs propositions en vue de réformer la gouvernance du FMI, afin d'accorder plus de poids dans ses instances dirigeantes aux pays pauvres et émergents. Je prie instamment mes collègues européens à aller de l'avant dans leurs engagements vis-à-vis de la réforme du conseil d'administration avant l'élection prévue à ce conseil cette année, a-t-il déclaré. L'Europe travaille pour tenir son engagement de réduire la représentation au conseil d'administration de deux sièges pour les pays européens avancés, a assuré cette semaine à Washington la ministre danoise des Finances, Margrethe Vestager, dont le pays exerce actuellement la présidence tournante de l'Union européenne. Elle a rappelé que les progrès dans le rééquilibrage des droits de vote, souhaité par les pays émergents, dépendaient de la ratification par les parlements nationaux d'une réforme adoptée fin 2010. Or, les Etats-Unis n'ont toujours pas inscrit cette réforme à l'agenda du Congrès américain. Un responsable américain a indiqué cette semaine à la presse que le gouvernement n'avait pas encore décidé sur cette question.