Le Syndicat autonome de l'éducation (Unpef) appelle à un mouvement de grève d'une semaine au sein des écoles et des collèges, et ce, à quelques semaines des examens de l'ex-6e (examen de fin du cycle primaire) et du brevet dans l'indifférence quasi générale des candidats à la députation dont les axes des discours sont formatés et donc non révisables. Placés devant un dilemme cornélien, quel parti politique pourrait dénoncer cette action au risque de se mettre à dos des milliers d'électeurs et quelle réaction pourrait avoir un candidat, père d'enfants scolarisés, face à un tel diktat à la fin de l'année scolaire ? L'Algérie évolue ainsi, au pas de canard, pour éviter de marcher, au moins pour une fois, sur une ligne rouge que personne n'a tracée mais dont chacun a peur pour sa personne, au détriment de l'intérêt général. C'est aussi un bel exemple qui illustre le dysfonctionnement des structures de l'Etat avec celles qui sont censées les défendre ou tout au moins les prendre en charge. Maintenant que tous les regards sont braqués sur cette campagne électorale qui patine, les mouvements sociaux ont peu de chance d'attirer l'attention des pouvoirs publics sinon celle des parents qui sont en même temps, le temps des législatives, des électeurs dont la voix compte. Ou l'Etat accède aux revendications pour une paix sociale temporaire et un taux de participation honnête, ou c'est la grève du cartable qui effacera les efforts déployés pour une réussite de ce rendez-vous électoral. Ce sera tout bénéfice pour les partis en quête de sièges si la première solution venait à être entérinée mais on aimerait connaître le sentiment des chefs de parti sur cette question précise. Une sorte d'examen de passage. Combien oseront-ils prendre position par des propositions concrètes qu'ils auront à assumer et à défendre contre vents et marées ? Quitte à décevoir soit le corps enseignant qui a été un des premiers à bénéficier des augmentations de salaires et d'avantages, soit les parents d'élèves dont les enfants constituent d'éternels otages, mais cette fois-ci porteurs de voix pouvant mener directement au boulevard Zighoud-Youcef ? O. A. [email protected]