Tel que décidé à Boudjima, lundi dernier, un conclave ordinaire, regroupant 34 coordinations communales ayant rejeté “l'offre de dialogue” d'Ahmed Ouyahia, a eu lieu, jeudi dernier, à Irdjen, à l'effet de débattre les quatre points inscrits à l'ordre du jour, à savoir : l'état des lieux du mouvement, réflexion, soutien aux enseignants grévistes et la prochaine interwilayas des “non-dialoguistes”. Ce conclave, dédié à la mémoire de Abane Ramdane, a été présidé par la coordination des Ath-Iraten qui rejoint ainsi la présidence tournante triangulaire. Se revendiquant de la CADC légitime, les conclavistes comptabilisent le conclave de 35è du genre, dans le but “d'éclipser”, de fait, celui organisé l'autre fois à Imzizou par l'autre aile du mouvement. Ce conclave d'unification des “non-dialoguistes”, premier du genre depuis la scission au sein de la CADC, a regroupé les 19 coordinations qui se réunissaient auparavant à Mechtras, la Kabylie maritime (5 coordinations) arch Ath Jennad (3 coordinations), arch Ath- Iraten (4 coordinations) rejointes par celles d'Ath-Zikki et Ath-Douala. Abordant le premier point inscrit à l'ordre du jour, les délégués présents, chacun selon sa vision, se sont étalés longuement sur l'état des lieux du mouvement, remontant parfois à la naissance de la dynamique citoyenne, pour expliquer, à tour de rôle, les raisons qui ont fait que la CADC est arrivée à la situation actuelle. Après avoir fait une rétrospective depuis le début de la scission, le délégué des Ouadhias, Hachim Mohand Ouamer, déclare: “le dénominateur commun entre les délégués, c'est la plate-forme d'El-Kseur”, avant qu'un délégué de Mechtras n' intervienne pour “interpeller les coordinations qui n'ont pas encore rejoint ce conclave”, faisant un clin d'œil aux coordinations d'Ath-Ouacifs, Ath-Zmenzer et Aïn-El-Hammam, en les exhortant à “choisir leur camp”. Un délégué de Tigzirt rappelle à l'assistance que “si nous sommes là, aujourd'hui, c'est pour ne pas cautionner, dit-il, la dérive du mouvement”. Le délégué de Boudjima a abordé quelques carences au sein du mouvement, relevant que“certains délégués ont cautionné, par le passé, beaucoup de dérives”, tout en invitant ses camarades présents à la plénière de faire preuve de “solidarité agissante”, allusion faite aux “intimidations et menaces dont ont fait l'objet quelques délégués lors des conclaves précédents par ceux-là qui veulent nous imposer le dialogue aujourd'hui”, a-t-il ajouté, avant de conclure : “le seul gage de bonne volonté du pouvoir de régler la crise, c'est de juger les assassins.” Ahmed Si Yahia de Draâ El-Mizan s'interroge sur les motifs qui ont fait que “le préalable concernant la liberté de la presse, adopté pourtant à Ifri le 20 août dernier, a été supprimé”. À propos de la scission au sein de la CADC, le délégué de Makouda, Mohamed Meziani, lui, la qualifie de “décantation salutaire”. Dans la même logique, le délégué d'Ath Jennad, Ali Djebra, dira que “l'histoire est en train de s'écrire, et que chacun assumera ses responsabilités”. À propos de la légitimité et de l'authenticité des coordinations, le délégué de Tizi N'tlata, Amar Zerrouki, plaidera pour “le renouvellement des mandats de délégués au niveau de leurs villages respectifs”. Prendra ensuite la parole un délégué du arch Ath-Iraten pour rendre compte à la plénière de leur démarche de médiation qui a échoué par le fait que “la coordination de Tizi Ouzou, affirme-t-il, a rejeté l'idée même de médiation”. Dans le but de préserver les acquis du mouvement, les intervenants se sont mis d'accord pour engager une réflexion profonde au niveau des coordinations locales en associant toutes les compétences disponibles et de faire la synthèse de toutes les propositions à travers un document qui servira de perspectives pour le mouvement. “Ledit document devra comporter le volet politique afin de ne pas sortir de l'esprit de la plate-forme d'El-Kseur”, ont-ils insisté. Voulant approfondir la réflexion, Farid Bachouche, délégué d'Agouni Guegghrane dira: “Nous ne devrions pas avoir des idées figées, mais agir en fonction des données de l'heure”, en ajoutant : “Peut-on, par exemple, se permettre, dès maintenant, de dire qu'il faut rejeter la présidentielle, s'il n'y a pas de satisfaction à nos revendications ?” “Dans ce cas de figure, insiste-t-il, pourra-t-on demander au prochain président de satisfaire la plate-forme d'El-Kseur ou bien carrément son départ en tant qu'indu élu, à mon avis c'est dans ce sens qu'il faudrait lancer la réflexion”. Enfin, une motion de soutien aux enseignants grévistes a été adoptée par les conclavistes qui “condamnent les mesures arbitraires et répressives prises à l'encontre des enseignants grévistes” du CLA et du Cnapest. Vu les exigences de l'heure, le principe d'un conclave interwilayas, le 23e, a été retenu pour les tout prochains jours, sans confirmer si c'est la localité des Ouadhias qui l'accueillera. La date et le lieu seront fixés en concertation avec les coordinations des autres wilayas. M. S. B.