Le président de la Commission africaine, Jean Ping, s'est entretenu avec les experts de l'UFL sur la situation qui prévaut au nord du Mali. En tournée dans la sous-région du Sahel en proie à une situation sécuritaire sensiblement dégradée, particulièrement au nord du Mali, le président de la Commission africaine, Jean Ping, accompagné de M. Ramtane Lamamra, commissaire africain pour la Paix et la Sécurité, ainsi que le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, s'est rendu en fin de semaine au siège de l'Unité de fusion et de liaison (UFL) à Alger. Le président de la Commission africaine s'est entretenu avec les experts de l'UFL sur la situation qui prévaut au nord du Mali et les derniers développements consécutifs aux violences dans cette région en proie depuis des années à une intense activité terroriste. Il s'est également bien informé sur les activités de l'unité qu'il a encouragée et appelée à poursuivre ses efforts de “suivi et de recherche dans le cadre de la lutte collective des services des pays du champ pour éradiquer le terrorisme” et les autres crimes transnationaux, notamment le trafic de drogue, d'êtres humains, d'armes, la contrebande et le blanchiment d'argent. Ces phénomènes se sont accélérés et accentués depuis le déclenchement de la crise libyenne, dont la première conséquence sur la région est l'intensification du trafic d'armes, des armes prises de l'arsenal de Kadhafi et transférées dans la sous-région. Au moins une partie serait entre les mains des groupes terroristes, Aqmi et Ançar Edine. Ce qui explique le regain d'activité terroriste. D'ailleurs des villes du Nord-Mali sont tombées et sont sous contrôle de ces groupes terroristes. Du pain sur la planche pour l'UFL, d'autant plus que le sud du Mali est entré à son tour dans une crise politique suite au coup d'état contre ATT qui a plongé le pays dans une grave instabilité, d'autant plus que la junte militaire, qui a signé un accord avec la Cédéao, refuse encore de se conformer à ses engagements. L'urgence aujourd'hui est dans le retour à la stabilité, mais surtout à la lutte pour l'éradication du terrorisme dans la région. Les responsables africains s'accordent sur la nécessité de coordonner les efforts, notamment dans l'échange de renseignement surtout depuis la confirmation des connexions entre les différents groupes terroristes, Aqmi, Ançar Edine, Boko Haram, Al-Shebab et le Mujao, opérant sur le continent, tout en se soutenant les uns les autres. C'est dans ce cadre qu'a été mis en place le Centre de fusion et de liaison (CFL) sur le modèle de l'UFL, pour appuyer en renseignement le gouvernement de transition somalien et la mission africaine Amisom. Le 30 avril dernier, le président du Caert et le représentant spécial du président de l'Union africaine en charge de la coopération contre le terrorisme ont remis à Amisom-GFT un premier lot de matériel de transmissions et de communication ; un matériel indispensable pour assurer un échange continu d'informations entre Amisom-GFT et les pays contributeurs des troupes de l'UA, a appris Liberté de sources bien informées. Du matériel de communication, des ordinateurs, des télécopieurs qui faciliteront la collecte et l'analyse de l'information et du renseignement exact utiles pour les troupes sur le terrain. Cela permettra également des stratégies notamment celles visant à l'adhésion de la population aux objectifs de l'Amisom. C'est grâce à ce genre d'échange que l'opération conjointe Amisom et GFT a réussi à défaire Al-Shebab et repris la ville de Daynile. Cela intervient deux semaines après l'installation du CFL à Mogadiscio et une semaine après le séminaire de formation sur les principes et méthodes d'évaluation policières organisé par le Caert avec l'Office allemand de la Police criminelle (BKA), à Alger. DB.