Né dans le prolongement des révoltes arabes et initiateur de nombreuses actions à Alger, le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (MJIC) a rejeté la plate-forme d'une initiative qui lui a été adressée par un groupe d'acteurs politiques et de citoyens, lequel entend lancer le Conseil du changement démocratique en vue de l'organisation d'une transition et d'un changement politique en Algérie. Lancée par des personnalités dont certaines sont d'anciennes figures de l'ex-FIS et dont deux réunions se sont tenues avant-hier, l'une à Alger, l'autre à Genève, l'initiative, qui se réfère à la déclaration du 1er Novembre et qui plaide pour une véritable réconciliation et un changement radical et pacifique du régime, une assemblée constituante, rejette les prochaines élections et réclame, entre autres, la dissolution de la Police politique. “Nous avons le regret de vous annoncer que le MJIC ne peut adhérer à cette initiative, et ce, pour les raisons décrites dans ce qui suit : la mise en valeur d'un seul texte fondateur de l'Etat algérien tant attendu ‘Proclamation du 1er Novembre' et la non-considération des résolutions de la plate-forme de la Soummam ne feront que donner à cette initiative un aspect idéologique connu qui a mené notre pays vers la dérive”, écrit le mouvement dans un communiqué dont nous avons obtenu une copie. Selon le MJIC, le texte “s'appuie exclusivement sur l'aspect électoraliste en faisant fi de la garantie du processus démocratique en amont et en aval des élections et ignorant de manière flagrante les principes et les valeurs démocratiques universels”. “Se diriger vers une constituante sans poser des garde-fous en amont et en aval sera un réel péril pour notre pays, car ouvrant la porte à toutes les dérives totalitaires”, ajoute encore le communiqué. Le MJIC s'étonne de l'absence de condamnation dans le texte des exactions du parti dissous dans la crise des années 1990. “Le texte condamne fermement le régime des généraux et les pratiques de la mafia politico-militaro-financière, chose qui nous réjouit... Nous remarquons, par contre, qu'aucune condamnation n'a été prononcée vis-à-vis de l'ex-FIS dissous et de l'intégrisme islamiste en général qui a mené notre pays à la confrontation armée. Nous considérons que l'ex-FIS et la Police politique sont indissociables dans la crise qu'endure aujourd'hui le pays. De ce fait, le MJIC, fidèle au principe de la double rupture avec le régime, d'une part, et l'intégrisme islamiste, d'autre part, ne peut adhérer à une initiative qui ne définit le changement qu'à travers la seule rupture avec le régime en place.” Par ailleurs, le MJIC reproche aux initiateurs l'absence dans le texte de condamnation “de l'ingérence étrangère”, le lancement de l'initiative depuis l'étranger et, enfin, la manière dont l'initiative a été présentée. K K.