En marge du Salon du livre de Sétif, qui s'est déroulé du 28 avril au 8 mai, la direction de la culture a eu l'initiative d'organiser une conférence pour rendre hommage à l'écrivain Rabah Belamri, natif de Bougaa, dans la wilaya de Sétif. En présence du directeur de la culture de la wilaya de Sétif, M. Boudhiba, et d'un public intéressé, cet écrivain qui compte 28 ouvrages vient d'être sorti des oubliettes, grâce à cette initiative. Les intervenants se sont succédé pour parler, chacun à son tour, d'un aspect de l'œuvre riche et variée de Rabah Belamri, romancier, poète et conteur ayant perdu la vue à l'âge de 16 ans, en 1962, et décédé en France en 1995. L'occasion était inouïe pour le frère de l'écrivain de rappeler à l'assistance le parcours atypique et les difficultés que ce dernier avait rencontré jusqu'en 1972, année où il s'exila en France. Le modérateur, Omar Mokhtar Chaalal, a souligné le rôle de la génération d'écrivains d'après-guerre, dont la liberté d'expression à l'époque ne cadrait pas toujours avec leur sensibilité et leur mode de pensée, raison pour laquelle la plupart d'entre eux ont pris le chemin de l'exil. Le professeur Abdelkader Benarab de l'université de Paris a fait une analyse détaillée de l'œuvre romanesque et poétique du Dr Belamri. Auteur de romans et de plusieurs recueils de poésie, l'écriture de Belamri, rappelle M. Benarab, se caractérise par la simplicité du style et la richesse des images contenues dans chaque texte. “Une force évocatrice, une énergie expressive et une puissance poétique contenue dans chaque mot, dans chaque syllabe restitue la réalité amère et la gravité de la situation vécue par l'auteur, mais sur un ton d'enjouement et d'ironie qui confine à l'expression sa tendresse”, a-t-il ajouté. Cette présentation de l'auteur et de l'œuvre fut suivie par un court documentaire retraçant l'enfance et l'adolescence de Belamri, qualifié de grand poète illuminé, clairvoyant, précis et dont l'œuvre se caractérise par une grande profondeur. F. S