Le Rassemblement national démocratique (RND) obtient 68 sièges dans la nouvelle Assemblée nationale (dont 23 seront occupés par des femmes), sous réserve de confirmation des résultats annoncés, hier, par le ministre de l'Intérieur, par le Conseil constitutionnel. Le RND gagne ainsi six sièges par rapport à son score réalisé lors des législatives de 2007. Dans le Parlement sortant, le groupe parlementaire du Rassemblement était composé de 62 députés. Même si le FLN — en dépit de ses divisions internes — arrive largement en tête avec 220 sièges, le RND ne perd pas comme il le craignait sa deuxième place, laissant loin derrière lui l'Alliance de l'Algérie verte, qui n'a obtenu que 48 sièges. “Nous sommes très satisfaits de ce résultat”, nous a déclaré, hier, juste après la conférence de presse du ministre de l'intérieur, le chargé de la communication par intérim M. Mellah, qui remplaçait pour la circonstance Miloud Chorfi, candidat à Mascara. Et pourtant, ce score était inespéré, tout au long de la journée du 10 mai par les cadres de cette formation politique, dirigée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. “Nous visons 40 à 50 sièges”, nous a affirmé, jeudi M. Mellah. À Alger, le RND tablait sur 8 sièges. Il n'aura réussi à placer, finalement, que les trois candidats en tête de la liste, Seddik Chiheb, Abdeslam Bouchouareb et Fouzia Bensahnoun en l'occurrence. “La course se jouera entre 10 à 12 partis qui seront représentés au Parlement”, a ajouté M. Mellah, jeudi à 18h30 alors qu'il assurait le suivi de la cellule de la coordination au niveau national. L'équipe de cette cellule, constituée essentiellement de jeunes universitaires militants, installé au siège national du RND à Ben Aknoun, est resté toute la journée attentive au taux de participation rendu public toutes les deux heures par le ministre de l'Intérieur, mais également aux chiffres qui lui parvenaient de ses représentants à travers le pays. “Les législatives n'emballent pas comme les communales ou la présidentielle. Les citoyens pensent que l'APN ne sert à rien à part payer de hauts salaires aux députés”, commente M. Haddad. Le parti d'Ahmed Ouyahia, à croire M. Mellah et nombreux autres cadres du parti, présents à son QG électoral, a envisagé même le pire. En l'occurrence d'occuper la troisième place en terme de représentativité au sein de l'Assemblée, après le FLN et les islamistes. “Le parti est présent à travers toutes les wilayas du pays. Nos estimations pour ce scrutin oscillent entre la deuxième et la troisième places, car il ne faut pas oublier que sur le terrain il y a aussi le FLN.” Au fil de la journée du jeudi et la matinée d'hier, les nouvelles qui parvenaient aux cadres de cette formation politiques démentaient ses plus optimistes pronostics : on fait part de 60,75, puis 80 sièges, avant que l'euphorie ne s'émousse d'un cran avec l'annonce du résultat officiel. Cette éventualité d'être devancée par l'Alliance verte était fortement redoutée au RND, qui n'envisage de contracter aucune nouvelle alliance avec les islamistes. Il souhaite, pourtant, peser sur la révision constitutionnelle. “Nous voulons des sièges à la hauteur de nos ambitions pour peser de tout notre poids sur les grandes questions qui passeront dans la nouvelle Assemblée, en particulier la révision de la Constitution”, nous a déclaré jeudi, Seddik Chihab tête de liste d'Alger du RND. Il ajoute que “de nouveaux partis au Parlement, je pense que c'est une bonne chose. Nous devons sortir de cette majorité bête et méchante qui a favorisé plus l'inertie qu'autre chose. L'alliance a été faite sur des bases opportunistes. Le MSP n'a pas intégré l'alliance pour le programme, mais beaucoup plus par des calculs politiques. Mais nous avions besoin de cette majorité et d'inclure ce parti qui était représenté dans la société”. Pour cette législation, le RND, dit-il, “apprendra à faire des alliances sur la base de la concordance des programmes et des objectifs”. Le FLN et le RND ont raflé à eux deux plus de 50% des sièges. Ces deux partis représentent désormais la majorité absolue au sein de la nouvelle Assemblée nationale. Un scénario que n'avait pas prévu le MSP en se retirant de l'Alliance présidentielle. Il est à noter que la liste d'Alger du parti est l'une des rares à avoir respecté le principe de parité entre hommes et femmes et le principe de l'alternance. À part les deux candidats en tête de liste qui ont déjà fait chacun un mandat, tous les autres se sont présentés, en effet, à la députation pour la première fois. N H