Même s'il n'a pas pris part aux élections législatives, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) n'a pas moins suivi de bout en bout, ce jeudi 10 mai, le déroulement des opérations électorales. Dès 8 heures 30, une bonne partie de la direction du parti est déjà au QG d'El-Biar. À 10 heures, le siège national du parti a tout d'une ruche. On est à l'affût de la moindre information. Pour être au même niveau d'information, les responsables du RCD communiquaient par e-mails. Une bonne partie du potentiel militant est mobilisée à travers le pays. “Nous avons mis en place une procédure pour suivre l'évolution du scrutin qui prend en compte la sociologie politique du pays. On a choisi 4 wilayas du Grand-Sud, 9 des Hauts- Plateaux et 12 du nord du pays. Dans chaque wilaya, les responsables locaux choisissent 3 centres de vote : le premier au centre-ville, le second dans la périphérie urbaine et le troisième dans une zone rurale” , explique M. Belabbas. Au niveau central, chaque secrétaire national est chargé de suivre l'évolution du scrutin dans 4 wilayas. C'est dire que rien n'est laissé au hasard. Les taux de participation qui parviennent au fil des heures sont annonciateurs d'une grande désaffection des électeurs. Pourtant les chiffres que livrent par intermittence le ministère de l'Intérieur ne cesseraient d'augmenter. “Les chiffres du ministre de l'Intérieur sont toujours exagérés. L'essentiel des informations que nous recevons font état de bureaux de vote déserts”, annonçait M. Belabbas. Mais il ne se faisait aucune illusion. Il assurait que les autorités vont annoncer un taux supérieur à celui de 2007. “Comme prévu, le taux de participation officiel a été gonflé dans la matinée. Il est passé de 4,11% à 15,5% en l'espace de deux heures. Cela a été facilité par l'absence totale des représentants des candidats dans la majorité des bureaux de vote sur le territoire national. Souvent favorisés par le tirage au sort pour désigner, comme stipulé par la loi, les 5 observateurs des partis pour contrôler l'opération du vote, les petits partis se trouvent souvent dans l'incapacité de trouver des militants pour le faire. Ce qui a facilité le bourrage des urnes en l'absence de témoins”, explique M. Belabbas avant de poursuivre : “Ceci dit, l'opinion nationale n'est pas dupe. La désaffection citoyenne a été visible. Tout le monde a constaté un désert au niveau des bureaux de vote. Les maquillages en cours pour annoncer un taux de participation plus élevé que celui de 2007 ne trompent personne “. A. C.