Tous les enseignants du secondaire ont rejoint, hier, leur classe à Alger. Pour le bonheur de tous les enseignants et de leurs élèves, une instruction émanant de l'inspection académique a été adressée, hier, à tous les directeurs des établissements du secondaire, annonçant la levée de toutes les sanctions administratives prises à l'encontre des professeurs qui ont suivi la grève, considérée comme illégale par la tutelle. Pour rappel, les deux syndicats, Cla et Cnapest, à l'origine de la grève ayant paralysé deux mois durant le secteur de l'éducation nationale, avaient opté pour la suspension conditionnée de leur mouvement. Ils avaient menacé de reprendre la grève si toutes les sanctions et poursuites judiciaires contre les professeurs grévistes ne seraient pas suspendues. Hier, à midi, il y avait foule à la sortie des élèves au lycée Amara-Rachid de Ben Aknoun. Les cours ont repris normalement et tous les professeurs ont pu accéder à leur classe. Une enseignante d'anglais ne cache pas sa joie de voir les choses rentrer dans l'ordre : “Je suis très contente de revoir mes élèves qui m'ont vraiment manquée, et il était temps de trouver une solution à ce conflit qui risquait surtout d'entacher sérieusement l'année scolaire.” Tous les enseignants, sans exception, ont repris la blouse et la craie dès huit heures. L'instruction levant les sanctions à leur encontre a été affichée dans la salle des professeurs. La directrice des études du lycée ne pouvait pas cacher son soulagement : “C'est une bonne nouvelle pour tout le monde et l'ambiance d'aujourd'hui est assez particulière. Ce sont de joyeuses retrouvailles !” Il faut dire que la plupart des directeurs des établissements étaient pris entre le marteau et l'enclume dans ce conflit. D'un côté, la tutelle qui les obligeait à remettre les avis de radiation aux grévistes et, de l'autre, la difficulté de leur exécution, en raison des rapports confraternels qu'ils entretiennent avec les enseignants. Au niveau des lycées El-Idrissi, El-Mokrani et Hamia, c'est la même ambiance qui se dégage. Néanmoins, les élèves s'inquiètent et se posent des questions quant à la manière de rattraper les retards accumulés dans le programme. “C'est vrai que nous n'aurons pas de vacances cette année ? Il paraît que nous aurons cours les jeudi et lundi après-midi ! On parle aussi des vendredis !”, questionnaient les lycéens. Inter-rogé sur le programme de rattrapage, un enseignant du lycée El-Idrissi semblait, lui aussi, perdu : “Pour le moment, aucun programme n'a été arrêté. Mais une chose est sûre, ce sont les professeurs qui se chargeront de le faire, car nous sommes sur le terrain et nous seuls pourrons rattraper ce retard.” M. B. Lycée émir-Abdelkader Enfin la rentrée pour Osmane ! Finalement, M. R. Osmane, porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), ainsi qu'une trentaine d'enseignants ont pu accéder, hier, à leurs classes au lycée Emir-Abdelkader pour donner leurs cours. Alors qu'avant-hier, ils en étaient empêchés par le proviseur du lycée, sous prétexte qu'il n'est destinataire d'aucune décision ministérielle signifiant leur réintégration. Ce n'est qu'hier que la fameuse décision est tombée. Toutefois, les enseignants, notamment M. Osmane, après avoir assuré leur cours, ont observé un arrêt de travail d'une heure (de 10h à 11h), pour signifier la poursuite de leurs revendications, particulièrement la levée des poursuites judiciaires contre leurs 22 collègues qui comparaîtront au tribunal d'Hussein-Dey, demain. N. A.