Dans le cadre de la répression du trafic pour diminuer la disponibilité des produits, la DGSN a décidé d'étoffer ses structures par la création de services régionaux ayant pour mission de juguler les flux d'approvisionnement, notamment en “stupéfiants de mode” comme le cannabis, l'ecstasy ou la cocaïne. Le service régional de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants de Annaba, qui englobe 16 wilayas de l'est du pays, a été inauguré avant-hier dans l'après-midi par le général major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya et de nombreux hauts cadres de la DGSN. Ce centre, le second à l'échelle nationale après celui de Tlemcen, a été mis en service pour tenter de faire face au phénomène du trafic des stupéfiants, notamment celui de la cocaïne qui monte en puissance dans la région. Ceci, en attendant la mise en service de deux autres structures similaires, l'une dans la wilaya d'El-Oued et la seconde à Tamanrasset. Le service en question est composé de deux brigades distinctes, chacune de six groupes, l'une spécialisée dans le trafic de la drogue et l'autre dans celui des psychotropes. Si du côté de l'ouest du pays, on a révélé à l'occasion l'existence de trois couloirs terrestres pour l'acheminement de la drogue (chéra), principalement en provenance du Maroc, pays considéré comme le plus grand producteur en la matière dans le monde, à l'est du pays, on mentionne de plus en plus le trafic d'héroïne et de cocaïne. Des chemins maritimes, à partir des côtes des wilayas de Annaba et Skikda, ainsi que des couloirs au sud du pays, à Béchar et Tamanrasset, sont utilisés par des narcotrafiquants. C'est l'avis des enquêteurs spécialisés de la DGNS qui indiquent dans ce contexte que les réseaux de trafiquants privilégiaient plutôt la voie maritime de l'extrême Nord/Est surtout, pour l'acheminement de la drogue en direction des grandes villes (Annaba, Skikda, Constantine, Guelma, Souk-Ahras et El-Tarf). Les raisons de ce choix, avance-t-on, s'expliqueraient pour ce qui est des façades maritimes de Annaba et Skikda, qui comprennent une multitude d'îlots, de criques et de plages d'échouage. Un relief qui permet aux trafiquants de drogue d'évoluer à l'aise et sans contrainte en dépit de la couverture sécuritaire par les gardes-côtes du cordon du littoral H 24. Des experts avaient estimé que depuis la présence des bâtiments de la flotte américaine dans la Méditerranée dans le cadre de la lutte antiterroriste, le littoral extrême de l'Est du pays est devenu une plaque tournante du trafic mondial de cocaïne. Les bateaux étant fouillés de fond en comble par les marins américains, la manœuvre du cheminement de la cocaïne a ainsi changé. D'ailleurs, la saisie au mois de juin 2007 par la Gendarmerie nationale, et pour la première fois en Algérie, de près de 8 kg de cocaïne (6,6 kg à El-Tarf et 1,04 kg à Annaba), ne serait que la partie visible de l'iceberg. En pleine expansion, l'immigration clandestine est venue, estiment des experts, au“secours” des narcotrafiquants qui en ramenant leur marchandise d'Amérique latine, via des régions du Sud, transitent par les côtes de Annaba et Skikda, et depuis un certains temps d'El-Tarf et en profitent pour écouler leurs stocks de stupéfiants. B. B