La loi 51/49 ne doit pas être appliquée, estime le président du conseil d'affaires dans les secteurs hors hydrocarbures. L'ambassadeur des Etats-Unis, Henry S. Ensher, souhaite renforcer la coopération entre son pays et l'Algérie afin de sensibiliser au mieux les entreprises américaines à venir à la conquête du marché national. C'est le défi qu'il s'est lancé car des investisseurs US expriment encore une certaine réticence vis-à vis de la destination Algérie. “Ensemble, nous devons collaborer dans le but de réunir les meilleures conditions possibles en matière d'investissement et de sécurité et montrer le vrai visage de l'Algérie à nos opérateurs économiques”, a déclaré M. Henry S. Ensher au cours d'une conférence qu'il a animée hier en marge de la Foire internationale d'Alger. Si les sociétés américaines optent pour d'autres pays, c'est que, a-t-il souligné, elles y ont trouvé des facilitations et autres avantages. Il faut dire que l'Algérie reste encore méconnue par les investisseurs des Etats-Unis d'où la nécessité d'un travail de sensibilisation à accomplir. Outre le fait que les Américains n'ont pas pour tradition d'aller faire du business à l'étranger, le paramètre du climat d'investissement peu favorable offert par l'Algérie les dissuade également à venir y investir. Si la règle des 51/49 est appliquée par l'Algérie dans les hydrocarbures à l'instar de nombreux pays, elle ne peut cependant, explique M. Smaïl Chikhoune, président du conseil d'affaires algéro-américain, être imposée dans les autres secteurs. Car, ceux-ci ont besoin d'un transfert de technologie et de savoir-faire. La révision de cette loi devient alors indispensable d'autant plus qu'une concurrence rude caractérise le marché mondial. En termes plus clairs, les pays les mieux offrants sont les plus choisis par les investisseurs. Cela étant, les investissements directs des Américains ont atteint 5,5 milliards de dollars durant ces derrières années. Ce sont des projets lancés essentiellement dans les hydrocarbures. L'Algérie, quant à elle, achète des équipements et des produits des USA pour un montant de 2 milliards de dollars. Le volume des échanges entre les deux partenaires ont avoisiné les 16 milliards de dollars en 2011. Il était évalué à 12 milliards de dollars en 2010 suite à la chute des prix du pétrole. Les analystes s'attendent à ce que ces échanges dépassent une valeur de 20 milliards de dollars d'ici à la fin de l'exercice 2012. Le directeur de la Chambre de commerce algéro-américaine a, pour sa part, affirmé l'intérêt que portent des firmes américaines au marché algérien. “Une centaine de sociétés, a-t-il déclaré, d'origine américaine, ou des multinationales ou en partenariat avec des Algériens s'intéressent de près au marché national”, a-t-il avoué. Des difficultés d'ordre administratif, technique ou opérationnel entravent toutefois, a-t-il précisé, les activités des sociétés américaines déjà installées en Algérie. Il a évoqué le problème de réapprovisionnement en pièces de rechange. Du coup leurs usines restent à l'arrêt pendant des dizaines de jours voire des mois… Pour attirer l'attention des autorités algériennes sur cette problématique, la chambre organisera prochainement un séminaire qui sera bénéfique à toutes les entreprises. B K