Un recueillement, suivi d'un dépôt de gerbes de fleurs, a été organisé hier à l'initiative de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, au cimetière du village Oulkhou, dans la daïra d'Azeffoun, et ce, à la mémoire du journaliste, poète et écrivain Tahar Djaout, victime d'un attentat le 26 mai 1993, auquel il succombera une semaine plus tard, le 2 juin 1993. Au cimetière où repose le défunt Tahar Djaout, l'homme est enterré face à la mer, à l'azur qui laisse jaillir de ses méandres une brise maritime caressant les feuillages et les pétales de fleurs qui entourent sa tombe. De l'autre côté, la vue donne sur le village Igoujdal, symbole de la résistance durant la décennie noire, dominant avec force cette paisible terre verdoyante. Sur les lieux, le poète n'est jamais seul. La nature y est présente en premier, avec ses fleurs qui résistent en ces moments du début de l'été et ses oiseaux qui arpentent les nuages, mais aussi, des amis du poète et des anonymes qui viennent rendre hommage et se recueillir à la mémoire du père “des vigiles”, pour y déposer des fleurs, des mots et aussi se ressourcer. Sur une plaque en marbre ocre placée sur la tombe de Tahar Djaout, par des membres d'une association de Béjaïa, Taddart n'tawrirt Larvâa, l'on pouvait lire : “Ont tort ceux qui pensent que les vivants sont ceux qui restent sur Terre. Les immortels sont ceux qui vivent aussi longtemps que notre mémoire collective où ils sont à jamais enterrés. Nous ne te pleurons pas. Nous te suivons Tahar.” K. T