Sublime, magnifique, magistral, unique… Les qualificatifs pour décrire la prestation du grand Philip Catherine demeurent insuffisants. Il a été, dimanche soir, au-delà de sa réputation. Ce n'est pas la première fois qu'il se produit à Alger. Le public algérois connaît et surtout apprécie sa musique. Pour sa quatrième prestation dans la même salle, à savoir Ibn Zeydoun (Riad El-Feth), le deuxième invité du cycle “Jazz d'ailleurs”, organisé par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (dans le cadre de la saison musicale 2012, “des Racines et des airs”), a placé la barre très haut. Accompagné de ses musiciens, Philip Catherine a surpris l'assistance avec un jeu de scène très fin, un spectacle unique. L'artiste est sorti de son programme habituel, interprétant des thèmes (composition ou pièce musicale) connus non pas dans un registre jazz, mais beaucoup plus groove et funky. Le début était une mise en bouche annonçant une suite alléchante, qui a transporté les présents. Cette soirée a été également un hommage à Cole Porter (un compositeur et parolier américain, auteur de quelques-unes des plus célèbres comédies musicales de la scène américaine ; ses créations comptent parmi les plus célèbres et grands standards du jazz). En effet, reconnu sur la scène internationale, comme l'un des meilleurs guitaristes de jazz, Philip Catherine a présenté ce soir-là son dernier album consacré à l'œuvre de ce grand jazzman américain. Des œuvres réarrangées et interprétées dans la continuité de son projet musical, avec une sincérité certaine. Il est porté par ses musiciens qui apportent une fraîcheur merveilleuse. Il a eu également à exécuter d'autres thèmes composés par deux de ses musiciens, le pianiste Nicolas Adrioli et le bassiste et guitariste électrique Nicolas Fishman. à tour de rôle, il a joué en duo avec l'un d'eux, créant des moments de complicité, d'intimité. Que ce soit avec le pianiste ou le bassiste, Philip Catherine dévoile son talent qui n'est plus à confirmer, mais également son ouverture d'esprit et sa modestie. Il met à l'honneur le travail de son équipe. Les thèmes ou les titres se succèdent. Chacun d'eux est une histoire en soi. Chacun d'eux est la preuve ultime, voire suprême du génie de cet artiste, qui est, en outre, mis en avant par ces trois accompagnateurs. Il s'efface presque pour les mettre en avant, permettant à chacun d'eux de s'exprimer et de se dévoiler musicalement. Si le pianiste et le bassiste ne sont plus à présenter, c'est le batteur Antoine Pierre qui surprend. âgé de 19 ans, il a été magnifique. Applaudi, Philip Catherine Quintet n'a pas eu à quitter la scène pour être rappelé par le public qui n'a pas cessé de s'extasier tout au long du concert, devant une performance sans égale. A I