Les délégués favorables au “dialogue” essuient un affront pour avoir longtemps refusé la réunion. Un revirement soudain dans la position concernant la participation au conclave de vérité a été remarqué chez la tendance favorable au dialogue pour ladite mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, lundi dernier, à l'issue du conclave d'urgence tenu à Tizi-Rached. Après avoir rejeté plusieurs fois cette proposition, cette même tendance a finalement décidé de prendre part à ce sommet de vérité, proposé initialement par le groupe de Mechtras et repris ensuite par les coordinations des Ouacifs, Béni Zmenzer et Aïn El-Hammam, qui ont opté pour la médiation dans le but de réconcilier les deux tendances qui s'accusent mutuellement et, du même coup, réunifier les rangs de la CADC. L'élargissement du groupe des non-dialoguistes, qui a atteint le nombre de 34 coordinations à l'issue du conclave de réunification, tenu la semaine dernière, à Irdjen, ainsi que les innombrables déclarations, qui fusent contre les résolutions du dernier conclave de l'Inter-wilayas, à l'instar de celles du quartier de la CNEP et de l'association des commerçants de Tizi Ouzou, semblent être les principales raisons qui ont acculé les partisans du dialogue à revoir leur position et à accepter d'affronter les non-dialoguistes qui ont affirmé plus d'une fois qu'ils détiennent des vérités à dévoiler. Pour la majorité des délégués réunis à Tizi Rached, cette rencontre n'a pas pour objectif leur réconciliation avec les non-dialoguistes, mais de leur permettre de riposter et de mettre fin à ce qu'ils qualifient de “campagne de dénigrement contre les ex-détenus”. D'autres conditions, entre autres celle de ne pas remettre en cause les résolutions issues du dernier conclave interwilayas, sont aussi posées afin de baliser la rencontre d'aujourd'hui. Ce sont ces conditions qui ont conduit les non-dialoguistes et même la plupart des médiateurs à réagir par déclaration où, en plus du refus de prendre part à ce conclave, ils ont dénoncé cette initiative qui cache mal, selon eux, “des intentions de compromission de toute la population dans une démarche concoctée dans les officines occultes”. Pour les rédacteurs de cette déclaration, “les initiateurs de cet appel sont ceux-là mêmes qui avaient refusé tout débat et toutes tentatives de rapprochement initiées par plusieurs coordinations, démontrant par-là même leur entêtement à aller contre vent et marées jusqu'au bout de leur besogne”. Pour d'autres délégués, “si réunification de la CADC doit se faire, ce qui est d'ailleurs souhaitable, tout ce qui est décidé depuis son éclatement doit être remis en débat”. Tahar Temmim, délégué de la coordination de Aïn El-Hammam, a expliqué que “le conclave de vérité devait se tenir avant l'interwilayas d'Azib-Ahmed. à présent, l'objectif recherché par une telle rencontre n'est autre qu'une caution et une légitimité pour une démarche de dialogue que la plus grande partie de la Kabylie a refusé”. S. L.