Deux semaines après l'installation officielle de l'assemblée nationale, une course contre la montre est engagée pour la mise en place des structures dirigeantes de la chambre basse, conformément aux textes de loi régissant le fonctionnement du parlement. Le parachèvement de cette opération est une urgence, avance une source parlementaire informée. Après le refus du FFS et du PT de siéger au sein des structures de l'assemblée nationale, la situation se corse et se complique pour la composition des instances de la chambre basse. Les deux partis de l'alliance présidentielle (FLN - RND) lorgnent vers les postes refusés par le FFS et le PT. Les deux formations se battent pour la récupération des sièges en question. La réunion, tenue dimanche dernier et qui a regroupé le président de l'assemblée nationale, Larbi Ould Khelifa, et les chefs “provisoires” des groupes parlementaires, n'avait pas abouti à un consensus entre les différents partis représentés au sein de la chambre basse. Le RND d'Ahmed Ouyahia milite, par la voie de son représentant, pour un accord entre les différents groupes parlementaires tel que stipulé dans l'article 13 du règlement intérieur de l'APN, tandis que son allié ou rival, c'est selon, exige de prendre plus de sièges au sein du bureau de l'assemblée au nom de la majorité numérique dont il dispose à la faveur des résultats des législatives du 10 mai 2012. Initialement, le parti de Belkhadem devait avoir quatre vice-présidents sur les neuf qui composent le bureau de l'APN, deux devaient revenir au RND, un pour l'alliance verte, un pour le FFS et le dernier pour le PT. Avec le retrait de ces deux derniers, la donne change totalement. Les deux sièges reviendront à l'alliance verte et les indépendants alors que le FLN revendique un cinquième siège. Concernant les noms avancés pour occuper ces postes, on parle des députés Tahar Khoua (Batna), Habiba Bahlouli (Constantine), de Mahmoud Guemama (Tamanrasset) et de Wahid Bouabdallah (Alger), ceci pour le FLN. Concernant le RND, nos sources parlent de Abdeslam Bouchouareb et de Miloud Chorfi qui céderait la chefferie du groupe parlementaire qu'il dirige actuellement d'une manière provisoire à Chihab Seddik. Les deux postes de l'alliance verte reviendraient, à en croire des sources informées, à Fatah Rebaï et Kamel Maïda. S'agissant des commissions permanentes, l'ancien parti unique se taille la part du lion puisqu'il aura à présider six commissions, ce qui représente la moitié du nombre total. Le RND, quant à lui, se contentera de trois commissions alors qu'il en revendique quatre, les islamistes de l'alliance verte en auront deux et la dernière sera présidée par les indépendants. Ainsi donc, le FLN en tant que parti majoritaire revendique la présidence des grandes commissions sensibles à enjeux, comme les commissions juridique et des libertés, celle des affaires étrangères, celle de la défense, celle des finances et du budget, celle des affaires économiques et du développement et celle de l'éducation, de l'enseignement supérieur. Le contrôle et la gestion des autres commissions sont laissés aux autres groupes parlementaires. La commission juridique et des libertés revêt une importance capitale durant cette première année d'exercice de la chambre basse. C'est, en effet, à cette commission que reviendra la mission d'examiner, d'étudier et de suivre les amendements qui seront apportés à la mouture portant nouvelle Constitution. Selon certaines indiscrétions, il n'est pas exclu que la présidence de ces structures soit confiée à des grosses pointures au sein du groupe parlementaire du FLN. C'est ainsi qu'on parle avec insistance de deux ministres élus députés qui seront désignés présidents de commission permanente à savoir celle des affaires juridiques et celle des finances et du budget. M A O