Depuis quelques semaines, des voleurs de cheptel croupissent dans les geôles des prisons de la wilaya de Djelfa. Ils ne sont pas aussi nombreux par rapport aux actes de vol et au nombre de têtes de moutons et de bovins volées. Sur les huit voleurs complices et receleurs qui ont été arrêtés durant le premier trimestre par les différentes brigades de la Gendarmerie nationale, quatre seulement ont été placés en détention préventive par les juridictions territoriales et une personne reste en fuite. Entre le nombre de plaintes et le nombre d'actes de vol, la différence est très importante. Généralement, les éleveurs ou bergers tentent de mener leurs propres enquêtes sans qu'elles n'aboutissent. Ils taisent l'acte dans l'espoir d'aboutir à la résolution du problème, étant donné que les voleurs sont parmi les voisins. C'est tout à fait normal du fait que l'esprit paysan prédomine. Soulever une telle problématique c'est dire que le monde rural se ravive et que la tendance du retour aux sources est devenue une nécessité absolue pour certaines familles qui n'arrivent plus à respirer en ville, pardon, dans les bidonvilles. Le fait aussi que les bandits du monde rural sont très efficaces dans la mise en pratique de leurs plans de vol des cheptels. Généralement, ils ont du temps à en revendre, et il leur suffit de quelques semaines d'observation qui leur permettent d'établir un programme. Comment subtiliser, acheminer et vendre le bétail volé. Deux jours après l'acte, sinon moins d'une nuit, il ne restera plus aucune trace des moutons volés, d'autant plus que les éleveurs refusent d'opter pour la plaque ou la puce d'identification. à Aïn Ouessara, des bouchers ayant pignon sur rue proposent le kilogramme de viande d'ovin agneau et agnelle à 560 DA défiant toutes les lois de l'offre et de la demande. La grande publicité sur des grandes plaques peintes en rouge-sang et écrites en blanc sont mises en évidence pour attirer les passagers, généralement des Algérois, qui ont l'habitude de débourser jusqu'à 1 200 DA pour un kilo de viande. Le calcul est vite fait et les cupides mordent à l'appât. Ils achètent par carcasses entières. Dans la plupart des cas, ce sont des moutons volés. Donc ce n'est que du bénéfice, mal acquis. Ce qui n'est pas normal, c'est l'impunité dont bénéficient ces “boucheries” de la part des institutions de contrôle, service des contrôles vétérinaires et de la santé animale, du fait que les carcasses des moutons ne sont pas estampillées, et des agents de sûreté même s'approvisionnent chez ces boucheries de Aïn Ouessara. C'est probablement la raison pour laquelle les éleveurs ne déposent pas plainte. J O K