Quatre films ont été projetés, dimanche dernier, à la Cinémathèque de Béjaïa, dans le cadre des 10es rencontres cinématographiques de Béjaïa. Quatre films, réalisés par des femmes, mais qui ne sont pas forcément des films sur les femmes. Bien au contraire ! Les femmes ne sont pas obligées de se confiner dans un registre particulier ou de ne traiter que de ce qui a une relation avec les femmes. Leur vision de la société et des contradictions de notre monde est très critique. Un regard d'une grande acuité. Ce qui a été démontré avec les films projetés. Nada a ver (rien à voir) de Bresson et Goncalves, réalisé en 2011, est un documentaire de 50 minutes qui filme une prison brésilienne. Dans cet espace clos et sans perspective, le réalisateur est pris entre un réalisme poignant que les réalisatrices ont souhaité mettre en avant et une fiction pour atténuer quelque peu l'ambiance pesante de la prison. Mais entre la réalité et la fiction, le spectateur se perd, d'autant que les prisonniers et les gardes se transforment le temps d'un tournage en comédiens professionnels. Ils livrent leurs fantasmes, leurs intimités et leurs rêves, avec une certaine forme de théâtralité et de mise en scène. La manière de filmer des réalisatrices à l'intérieur même de cet univers clos donnent aux “comédiens” un semblant de liberté. Dans un autre registre, deux films d'Amal Kateb — dont tout le talent s'était révélé dans On ne mourra pas — ont été projetés : Meeting autorisé et Eya Echirette (allez les filles). Ce sont deux courts métrages de six minutes chacun qui racontent des histoires de femmes. Dans Meeting autorisé, il est question de femmes algériennes prenant part, en 2011, aux sit-in et autres manifestations, pour clamer haut et fort leur soif de liberté. Le second court métrage, intitulé Eya Echirette, s'intéresse à Leïla, une Marocaine qui vit clandestinement avec ses deux enfants en France. Le dernier film projeté est Sur la route du paradis d'Uda Benyamina, une fiction qui s'intéresse à la vie des émigrés clandestins. H. M.