Le réalisateur libanais Ghassan Salhab C'est avec Mohamed Lakhdar Tati et son documentaire poétique, Dans le silence, je sens rouler la terre que s'ouvrira ce soir cette manifestation qui s'étalera jusqu'au 17 juin. La 9e édition qui donne rendez-vous à ses fidèles cette semaine se veut encore plus riche et mue par une vision plus dynamique autour de la réflexion sur le cinéma. Avec une programmation plus étoffée (près de 50 films toutes catégories confondues, court, long et documentaire) et un nombre de projections plus relevé (quatre projections par jour), le théâtre régional Abderrahamane-Bouguermouh connaîtra sans doute une fréquentation et une animation sans précédent. La 9e édition s´ouvre aujourd´hui avec la projection du documentaire poétique de Mohamed Lakhdar Tati Dans le silence, je sens rouler la terre. Demain à 11h, place au nouveau film de Nabil Djedouani et Hacène Ferhani Afric hotel sur les immigrés subsahariens qui ont élu domicile à Alger, suivi du film de Mounia Medour Cinéma algérien, un second souffle. Un film dont une bonne partie, faut-il le noter, a été tournée l´an dernier lors de ces mêmes rencontres, carrefour des cinéastes. On retiendra, lors de cette journée la projection de six courts métrages venus d´Algérie mais aussi d´autres pays. Il s´agit de On ne mourra pas de Amal Kateb Khouya de Yanis Koussim, Jouu de Djamel Beloucif, Album de Shiraz Fradi, Garagouz de Abdenour Zahzah et Apnée de Mahassine El hachadi. D´autres films des plus intriguants sont également au menu. Notons que lundi débutera le cycle consacré au réalisateur libanais Ghassan Salhab. Ce dernier est auteur et réalisateur de longs métrages et de courts métrages de fiction. De nationalité libanaise et française, il a grandi au Sénégal, puis s´est installé avec sa famille au Liban en 1970. En 1975, il fait des études à Paris. Depuis, il vit entre Paris et Beyrouth. Collaborateur à la revue d´art et de littérature arabe Al-Adab, il a écrit et réalisé plusieurs courts métrages. En 1998, il réalise son premier long métrage, Beyrouth fantôme. Le soir, l´Association Project´heurts, l´organisatrice des rencontres, vous donne rendez-vous avec Thala Production et ses courts métrages réalisés dans le cadre du projet «Alger, demain», en présence de deux des réalisateurs des courts métrages et des producteurs. Le Théâtre régional de Béjaïa accueillera en soirée la projection du long métrage Donoma de Djin Carenard en présence d´une des comédiennes du film, Laure Kpegli. Le mardi 14 juin, la journée sera «consacrée à un cinéma d´un pays qui, dans la douleur, construit son avenir», souligne Abdenour Houchiche le président de Project´heurts. Il s´agit de la Syrie. La matinée du mercredi 15 juin, le public sera amené à découvrir deux films au sujet bien intéressant et engagé: Les larmes de l´émigration du réalisateur sénégalais Alassane Diago (en sa présence) et Comment recadrer un hors-la-loi en tirant sur un film du réalisateur algérien Lamine Ammar-Khodja (en sa présence). L´après-midi, à 14h30, sera projeté Le Dernier homme de Ghassan Salhab suivi d´un débat sur les nouvelles formes et dynamismes dans le cinéma. La soirée sera consacrée à la projection du film caustique, La mosquée, long métrage du réalisateur Marocain Daoud Ouled Sayed. D´autres films viendront égayer ces journées cinématographiques dont les courts métrages de l´atelier Trans-Magreb, une plate-forme de formation, de réalisation et de production de vidéos. Initiée par la vidéaste franco-algérienne Katia Kameli, Trans-Maghreb a permis à des réalisateurs de trois pays d´Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc) de voir leur scénario sur grand écran, mais aussi d´accéder à un savoir et à des techniques contemporaines grâce à la présence d´intervenants professionnels. Parmi ces films, on citera Les Cent pas de monsieur X de Sofia Djama, sur la problématique de l´identité et Les Pieds sur terre de Amine Hattou. Ces deux réalisateurs seront là en présence de Katia Kameli pour répondre aux questionx du public lors du traditionnel débat qui suit chaque projection de film. Les rencontres cinématographiques de Béjaïa n´omettront pas de faire éloge au Printemps arabe en programmant le film Bochra de Jilani Saâdi. Un portrait sur cette femme militante qui, des cercles des avocats aux femmes démocrates, des conclaves internationaux de défense des droits de l´homme aux médias tunisiens, tout le monde en Tunisie connaît Bochra Ben Haj Hamida, un sujet incontournable pour évoquer la situation actuelle de la Tunisie. Enfin le vendredi 17 juin, c´est un film musical qui a été choisi pour marquer la clôture des RCB. Un Transport en commun de Dyana Gaye nous mènera, le temps d´un voyage, de Dakar à Saint-Louis, où les passagers d´un taxi-brousse vont croiser leurs destins et se raconter en chansons. Constamment en défi, les rencontres cinématographiques de Béjaïa ne dérogeront pas à la règle cette année en offrant, encore une fois, de la qualité d´abord puis la variété ensuite. Gageons que les échanges seront bien fructueux. En attendant la 10e édition qui promet bien des surprises.