Repère et emblème de la ville de Sidi-Abderrahmane, oued El-Harrach a constitué jusque-là pour les Algérois une source de pollution à trois vecteurs. Le rendre comme pôle d'attractions est désormais l'un des objectifs de la wilaya d'Alger. C'est justement à cet effet qu'une visite conjointe entre le ministre des Ressources en eau et ministre des Transports par intérim, Abdelmalek Sellal, et le wali d'Alger Mohamed-Kébir Addou, a été programmée pour la presse hier et à laquelle ont pris part les cadres centraux des trois structures. L'objectif : présentation des conclusions de l'étude de la baie d'Alger et le lancement des travaux d'aménagement de l'oued El-Harrach. Il faut dire tout de suite que les problématiques de la pollution et des inondations récurrentes générées par cet oued ont longtemps donné à réfléchir sur les solutions. Trois sortes de pollution, comme l'a exposé le directeur des ressources en eau de la wilaya, Amirouche Smaïn, à savoir la pollution urbaine provenant de 26 communes traversées par l'oued, la pollution industrielle émanant de quatre grandes zones industrielles, notamment Oued-Smar occupant 740 ha et totalisant 473 unités et la pollution d'origine agricole. Pour ce qui est du facteur inondation, il a été rappelé que l'oued a connu des crues importantes ayant occasionné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels dont la centennale de mars 2007 avec un débit de 1 800m3/s. Bien sûr, des actions ont été menées dans le passé comme le fameux schéma général d'assainissement mis en exécution en 1978 et qui ont amené à la prise en charge du problème notamment par l'installation de la station d'épuration (Step) de Baraki d'une capacité de 900 000 équivalents habitants (150 000 m3/j), de trois stations de relevage, divers collecteurs ainsi que deux siphons sous l'oued. D'autres ouvrages ont cependant été rendus nécessaires comme la 2e tranche de la Step de Baraki qui permettra d'atteindre 1,8 millions Eq/h, soit 300 000 m3/j et trois collecteurs d'assainissement totalisant 35 km. À cela, il faut ajouter la 2e tranche du collecteur de Baba Ali, la troisième tranche du collecteur de Oued El-Kerma et le collecteur de Douéra. Pour réduire la pollution industrielle, le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire a déjà pris une série de mesures dont les conclusions ont abouti à la réalisation de 2 Step dédiées au traitement des débits d'eaux usées et dont les capacités sont de 100 000 Eq/h chacune. La réduction des nuisances olfactives entre dans le cadre d'un projet-pilote intitulé projet “Jasmin”, une première mondiale en matière de neutralisation temporaire des odeurs à grande échelle et dans les espaces ouverts, qui a été lancé. Il consiste en l'application d'un gel solide sur les ponts à forte circulation piétonne et la brumatisation d'un produit liquide sur le pont de l'autoroute de l'Est. À la satisfaction générale des riverains, les nuisances ont été nettement atténuées. A F