Trente artistes racontent la vie commune urbaine espagnole, à travers un espace de communication rassemblant différentes tendances et approches artistiques. L'art dans son ensemble ne cesse d'étonner, de surprendre. Des périodes où les artistes sont avant-gardistes, ont des visions qui dépassent leur époque... Dans certains cas, et avec le recul, le constat est là : vision futuriste, résistant au temps et à ses aléas, vecteur d'idées, de combat et dénonciations... “Grafika, 30 artistes de la jeune Espagne" est une exposition qui met en avant des œuvres artistiques d'artistes ibériques nés durant les années soixante, une décennie qui a connu des chamboulements et des changements... Ouverte mercredi 13 juin 2012, dans la salle polyvalente de l'Institut Cervantès d'Alger, cette manifestation regroupe plusieurs dizaines de travaux de trente artistes, et ce, en présence du commissaire de l'exposition, Mario Marin Pareja. Représenter une période précise peut sembler court et peu suffisant face à une vie entière, mais demeure, en outre, assez pour expliquer certaines visions, certains bouleversements... Des œuvres différentes dans l'exécution, mais qui convergent toutes vers une seule direction, à savoir la dénonciation de la société de consommation. Le voile est levé sur la vie au cœur de la cité. Une libre expression est reflétée à travers ces tableaux dont les propriétaires sont pour nombre d'entre eux des autodidactes. Ces adeptes de l'art urbain recourent à différentes techniques (acrylique sur papier, papier couleur superposé, crayon de couleur, fusain, impression numérique...). Les œuvres reflètent une libre expression artistique, d'une part. D'autre part, c'est l'art qui va au-delà de la rue. Il devient plus organisé, visible dans des différents espaces qui ne lui étaient pas ouverts avant. L'urbain se révèle, se dévoile “comme l'un des fils conducteurs de Grafika". Il y en a d'autres que le public peut retrouver, à l'image de la chronologie des événements racontés, mais également cette envie de vouloir sortir des sentiers battus, un engagement à vouloir “grandir en marge de ce qui a été établi déjà". Créateurs, novateurs, les 30 artistes se démarquent par cette once d'audace dans leur travail. Une perception “révolutionnaire" où l'insolence trouve bien une place. Une insolence qui reste quand même agréable, qui ne choque pas. Dégageant entre autres le caractère commun de la vie urbaine en Espagne, les tableaux exposés sont considérés par le commissaire de l'exposition comme étant un “espace de communication qui rassemble toutes les tendances d'expression artistique". En effet, Mario Martin Pareja affirme que l'art ne devrait nullement être un mode d'expression uniquement dans des espaces qui lui sont expressément dédiés, comme les salles de spectacles, galeries d'arts, musées et autres. Pour lui, il peut être présent partout, dans chaque coin de rue, à l'image des stations de métro, les différents moyens de transport, les jardins publics... A I “Grafika, 30 artistes de la jeune Espagne", exposition d'art urbain, jusqu'au 15 septembre 2012 à l'Institut Cervantès d'Alger.