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Docteur Kamel Daoudi, chirurgien, à Tizi-Ouzou
« Le dépistage précoce conduira à une meilleure démarche thérapeutique à moindre coût »
Publié dans Liberté le 29 - 06 - 2012

Rencontré lors de la journée médico-chirurgicale de l'Amicale du corps médical d'Azazga (A.C.M.A), organisée à Azzefoun, Dr. Daoudi, chirurgien, a présenté une étude sous le thème : « intérêts et perspectives dans le dépistage du cancer colorectal dés l'âge de 50 ans ».
Selon Dr. Daoudi, le dépistage précoce de ce cancer a permis une meilleure démarche thérapeutique avec des incidences financières moins onéreuses. C'est ce qu'il explique dans cet entretien.
Entretien réalisé par Mohamed Mouloudj
Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs c'est quoi le cancer colorectal et quels sont ses traitements ?
Il s'agit d'un cancer qui représente 39000 cas /an en France (statistique de 2011), avec une incidence de 27 cas pour 100000 habitants chez la femme, et 40 cas pour 100000 habitants chez l'homme, et une fréquence, occupant, une 2e place après le cancer du sein chez la femme, et la 3e après le poumon et la prostate chez l'homme. Il est aussi le cancer de l'âge mûr entre 50-74 ans bien qu'il a été retrouvé avant cette tranche d'âge. Il y a certains facteurs étiopathogéniques à mettre en exergue et qui sont incriminés dans l'histoire de la maladie, tel que l'hérédité, le régime alimentaire riche (charcuterie alcool tabac) et la sédentarité. La population la plus atteinte en Occident et aux USA dépasse de très loin celle atteinte en Asie et en Afrique, mais un point est à souligner, le flux migratoire qui s'est instauré, depuis quelques décennies, où les habitudes alimentaires pour cette tranche de population, ont subi une mutation à tel point que l'apparition de cette pathologie, chez cette population, est à considérer, ainsi que l'amélioration du niveau de vie dans certains pays émergeants, à l'exemple du nôtre, où il a été recensé, 4000cas .
Pour ce qui est du traitement, il comporte plusieurs volets et il est lourd, tant sur le plan de la thérapeutique elle-même, que sur le plan de la prise en charge sociale (congés de longue durée, frais médicaux importants avec parfois, très onéreux pour un pronostic et un résultat le plus souvent fâcheux, car le diagnostic, a, dans la majorité des cas, été fait, à un stade de complications). De là, doit être tirée, la sonnette d'alarme pour une maitrise plus rationnelle de cette pathologie néfaste par l'instauration d'un programme de dépistage à l'instar des pays où ce dernier, a été vulgarisé et dont le résultat d'un labeur se concrétise de jour en jour par des indices de bonne augure.
Ce programme consiste en quoi au juste et comment se fera désormais le dépistage ?
Il s'agit d'un programme pour lequel tous les intervenants dans la gestion de la santé publique en Algérie, doivent s'impliquer pour l'y instaurer par la mise en route d'une étude de faisabilité de ce dépistage, et dont les principaux avantages sont d'assurer un pronostic vital aux atteints de cette pathologie dans le diagnostic est fait à un stade précoce de la maladie. Et bien sûr, il s'ensuit que les traitements institués seront moins invasifs et assurent une meilleure survie à très long terme, ceci aurait, des répercussions sur le plan socio-économiques meilleures. Le dépistage au stade d'un petit polype (excroissance colique) à l'origine d'un saignement, dépisté à l'aide d'un Hemoccult (qui est notre sujet de cette interview), traité par une exérèse à l'aide d'une endoscopie dont la durée d'hospitalisation, se verrait, écourter à 24h voire même 12h sans encourir tous les risques et les aléas de la chirurgie conventionnelle au patient.
Vous avez évoqué les avantages de ce dépistage et de ce programme en général, pouvez-vous être plus explicite sur cette stratégie ?
C'est la recherche de sang microscopique dans les selles, sans aucune préparation ni examen au préalable, qui est d'une importance capitale dans la stratégie à entreprendre tant sur le plan de l'investigation que sur le plan du traitement et bien-sûr avec un résultat très probant qu'est le pronostic, tant vital que fonctionnel qui seront très favorables.
Il s'agit d'un test qui est pratiqué dans le dépistage comme je l'ai précisé précédemment, d'une lésion du cadre colique, après la cinquantaine, suite à une consultation pour un motif précis (le plus souvent un trouble digestif qui n'a pas cédé après une ou plusieurs thérapeutiques, voire même un signe clinique extra digestif). Cet examen non invasif fait à domicile dans l'intimité stricte, d'exécution, facile et aisée et dont le résultat vous serait communiqué, par le laboratoire chargé de ce dépistage ainsi qu'à votre praticien traitant et de là la démarche à entreprendre est en fonction du résultat. Si le résultat est négatif, car il l'est dans 97% des cas. Ces cas nécessitent une surveillance toutes les 02 années. Et s'il est positif, car, il l'est seulement dans 03% des cas. Dans ca cas de figure, un cheminement dans l'exploration à la recherche d'une étiologie en amont, avec la pratique d'une endoscopie colique (Colonoscopie) et actuellement avec l'avènement du scanner, diverses techniques sont mises en exergue, à savoir le colo scanner (combinaison d'une tomodensitométrie à un lavement baryté qui peut être aux produits de contraste ou bien l'eau et plus récemment au CO2 (la coloscopie virtuelle) avec une meilleure fiabilité et moindre risque et un meilleur confort.
Ceci dit, le dépistage du cancer colorectal, à un stade précoce nous conduit à une démarche thérapeutique qui assurerait un résultat meilleur que la prise en charge, de cette lésion, à un stade tardif, ou le coût d'une prise en charge dans les deux cas de figures, est foncièrement différente et incomparable.
Quelles sont les personnes concernées par le dépistage et à partir de quel âge des consultations sont conseillées ?
Toute la population âgée de 50 et plus ans est concernée. Le programme serait difficile dans un 1er temps à réaliser mais la population à risque potentiel, minime soit elle, et qui présenterait des signes d'appel cliniques (digestifs spécifiques et ou extra digestifs), doivent être candidats.
Un tel travail nécessite des recommandations, quelles en sont les votre docteur ?
Elles concernent, je pense, deux volets. Le premier c'est le volet médical spécifique. L'examen clinique doit être pratique dans sa totalité sans négliger, aucun temps, et la prescription thérapeutique prolongée sans résultat, symptomatique exclusivement doit être bannie, et là, le principe à instaurer, est la collégialité dans la pratique médicale pour aboutir à des résultats meilleurs car tout citoyen remis sur pieds est un maillon de la chaine économique opérationnelle
Le deuxième se résume au volet socio économique. Là, ce sont les pouvoirs publics que j'interpellerai par une simple question quelle serait la prise en charge, la plus onéreuse. Un sujet traité à un stade précoce voire (stade in situ, à son début, d'une lésion tumorale), où bien à un stade, qui relèverait d'une prise en charge lourde et onéreuse et parfois avec un résultat final, qu'est le décès du patient malgré tout l'arsenal thérapeutique institué. Autrement dit, le coût serait moindre, de beaucoup, tant sur le plan médical, car, le traitement moins invasif d'une lésion précocement diagnostiquée, absence des aléas de la chirurgie conventionnelle, que sur le plan socio-économique, et là se fait déterminer, le réel coût de la prise en charge, qui serait considérablement réduit par une hospitalisation écourtée, le nombre d'intervenants aussi et bien sûr la réinsertion, socioprofessionnelle serait plus précoce (congés de maladie moindre, aménagement du poste de travail pas nécessaire, voire non indiqué ni imposé),et ce sont ces derniers qui nous permettraient de faire une évaluation réelle du cout de la santé dans cette pathologie qui viens encore s'ajouter, aux autres maux sociaux auxquels fait face le trésor publique.
Un mot pour conclure ?
Le dépistage, doit être le leitmotiv, de la prévention, comme cela s'applique actuellement pour le dépistage du cancer du sein et du col utérin, chez la femme. Celle-ci, se ferait, par l'instauration progressive et réfléchie d'un programme de dépistage précoce de cette pathologie, laquelle actuellement, est diagnostiquée, le plus souvent, au stade de complication voire tardif ou même le traitement palliatif de confort ne trouve pas sa place. Et aussi le recours aux différents traitements anti douleurs pour juste un soulagement éphémère du patient.
Le dépistage précoce d'un cancer colorectal, après 50 ans, serait cet indice qui classerait la santé publique dans le cercle des bons indicateurs économiques.
L'instauration de ce programme de dépistage est l'une des perspectives d'avenir pour une meilleure politique de santé publique par sa vulgarisation et la sensibilisation de tous les partenaires malades, praticiens, sécurité sociale et bien sûr l'autorité publique chargée de la santé.
M.M


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