La 6e édition du Salon national Djurdjura des arts plastiques se tient depuis mercredi dernier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Une vingtaine d'artistes venus des quatre coins de l'Algérie exposent leurs œuvres. Une rencontre à laquelle prennent part également les étudiants de l'école régionale des Beaux-arts d'Azazga (Erba), avec des travaux des différents ateliers de cet établissement (peintures, dessins, maquettes d'art graphique, design, sculpture, etc.). Ce rendez-vous qui coïncide avec le cinquantenaire de l'indépendance, est placé cette année sous le slogan “Du rôle des arts plastiques durant la révolution nationale". Une occasion également pour les présents d'aborder l'avenir et le devenir des écoles des Beaux-arts dans notre pays. “Beaucoup reste à faire", selon Ouchène Smaïl, enseignant à l'école des Beaux-arts d'Azazga, qui a animé jeudi soir, une conférence-débat à ce sujet. Il a abordé la chronologie de ces écoles en Algérie depuis l'indépendance. Il lancera un véritable cri de détresse sur la situation de ces établissements, car les étudiants sont souvent livrés à eux-mêmes, faisant face à des problèmes d'hébergement, de restauration et aussi d'accès à des grades supérieurs. “Le vide juridique fait que les diplômés des écoles régionales ont du mal à accéder au secteur de l'éducation faute d'équivalence des diplômes. Titulaire d'un certificat d'études des Beaux- arts et d'un diplôme national des Beaux-arts, ils trouvent aussi du mal à accéder à la seule et unique école supérieure dont dispose l'Algérie (Esba), alors qu'ils devraient y accéder systématiquement. On se demande pourquoi ce divorce entre ces deux écoles ? J'estime qu'il ne faut pas se limiter à une seule école supérieure des Beaux-arts. Constantine et Oran, par exemple, peuvent prétendre à ce titre, vu leur ancienneté", dira le conférencier. “Il est inadmissible et même absurde de voir des étudiants issus des écoles régionales privés du droit d'accès à l'ESBA d'Alger, et ce, parce qu'ils n'ont pas leur baccalauréat. Alors que d'autres candidats titulaire d'un Bac, mais sans aucune base en matière d'arts plastiques y accèdent directement. Pourquoi cette rupture? Les étudiants terminent un cycle et sont interdits d'un autre. Pourquoi ignorer leur parcours et les compétences acquises dans les écoles régionales?", s'est étonné M. Ouchène. Par ailleurs, le Salon Djurdjura des arts plastiques a offert cette année une belle fresque de peintures diversifiées. On peut admirer des styles et des techniques de peinture variés. K.T