Moussa est la forme arabe du nom du prophète Moïse, en hébreu, Môshe. Le mot, expliqué par l'hebreu “tiré de" (sous-entendu des eaux, après que sa mère, craignant les foudres de Pharaon, l'ait mis dans un couffin et confié au fleuve. Mais en fait, ce nom doit être rapporté à une racine égyptienne, MS ‘, “fils de, enfant" qui figure dans de nombreux noms propres égyptiens : Thutmes “fils de Tut", Ahmes “fils de Ah'' etc. L'histoire du prophète Moïse a été racontée dans de nombreux passages du Coran. Le nom de Moussa a été porté par de nombreux personnages : souverains, auteurs, saints. Citons ici Sidi Moussa Û-Lmes‘ud, saint patron de Timimoune. D'après ses généalogistes, c'est un Arabe, descendant de la famille du Prophète (QLSSSL), par son petit-fils, al H'usayn. Les ancêtres du saint seraient partis de Bagdad pour le nord de l'Afrique. Son grand-père serait enterré au Sahara, sans qu'on sache dans quelle région. Son père, sheykh al-Mas‘ud, a d'abord visité le “bîlad al-Sudân'', le pays du Soudan (le Mali actuel), puis s'est installé à Aït Saïd. C'est là que Sidi Moussa Û-Lmes‘ud est né et a grandi. C'est là aussi qu'il fait ses premières études. Sidi Moussa est donné, par la tradition, comme le fondateur de Timimoune. À l'époque, il y avait plusieurs villages, dont le plus grand était Tahtaï. Là vivaient des Berbères et des juifs. Le mystique arabe Sidi ‘Uthmân et des fractions arabes s'y sont installés. Mais le ksar était souvent la proie des pillards et on a décidé de fonder un plus grand ksar et d'unir les habitants pour parer aux attaques des pillards. Avant de mourir, Sidi ‘Uthmân a recommandé à son fils Sidi Ahmed de remettre les clefs du ksar au saint qui allait arriver. Quand Moussa arrive, le fils voulant exécuter les volontés de son père, lui remet les clés. Mais le saint homme les refuse. C'est alors que l'un des notables, donné pour juif, répondant au nom de Mimoun, se cache la face avec ses mains, refusant de regarder le saint en face. Celui-ci l'interroge, mais il n'obtient de lui aucune réponse. Le shaykh lit alors ce qui se passait dans la tête de l'homme : il se sentait indigne d'être mis devant un saint aussi réputé que Sidi Moussa ! Il le relève avec bonté et, pour le récompenser du respect qu'il lui a témoigné, il a décidé d'appeler la future cité, tin n Mimoun, “celle de Mimoun'' qui est devenu, par contraction Timimoune. M.A . Haddadou ([email protected])