Le grand saxophoniste, Manu Dibango, et le batteur le plus original de la planète qui a inventé avec Fela Kuti, l'afrobeat, ont animé hier matin à l'hôtel Hilton, une conférence de presse, et ce, quelques heures avant leurs concerts comptant pour la dernière soirée du Festival international de musique diwane. Manu Dibango -un habitué de l'Algérie (sa première visite remonte à 1966. Il reviendra ensuite en 1972 puis en 2009) et Tony Allen –pour la deuxième fois en Algérie, la première remonte à 2009 pour le Dimajazz de Constantine- ont exprimé leur joie de se retrouver en Algérie, d'autant que cela coïncide avec le cinquantenaire de l'Indépendance. Revenant sur leur amitié, Manu Dibango signalera : “On se connaît depuis l'époque de Fela Kuti. On se rencontre souvent dans les festivals et il nous arrive de faire des bœufs". Quant à la musique diwane, l'artiste indiquera : “J'ai rencontré la musique gnaoua au Maroc. J'ai rencontré des musiciens gnawa et c'est comme ça que je suis rentré dedans. Le musicien est naturellement curieux." Pour lui, les pays africains devraient, comme le fait l'Algérie, encourager les rencontres et les festivals qui permettent aux artistes de se rencontrer et d'envisager des collaborations et des échanges “Sud-Sud" : “On aimerait que malgré tout ce qui se passe en Afrique, on mette en avant la création." Manu Dibango a également évoqué son tube Makossa, en disant – tout en prenant l'exemple de Ray Charles et son tube Georgia - que “si vous avez la chance de faire un tube, il vous identifie." Tony Allen a, pour sa part, affiché son amitié pour quelques artistes algériens, notamment Rachid Taha et Mami. Evoquant le concept de World-Music, les deux artistes ont estimé qu'ils ne revendiquaient aucunement une appartenance à cette case, à ce concept au demeurant commercial. S. K.