Une longue soirée plutôt inédite a été vécue à la veille de la clôture de l'université d'été internationale organisée par le Snapest à Hammam Bou-Hadjar (Aïn Témouchent). Les syndicalistes qui s'apprêtaient à se séparer eurent droit à une projection d'un documentaire sur la vie de Abdelkader Alloula d'une durée de 52 minutes, produit par l'ENTV en 1994 à l'occasion du 40e jour de son assassinat. Une visite surprise a également marqué cette dernière soirée, celle de Raja Alloula, représentante de la fondation Alloula et veuve du regretté Abdelkader. Elle est venue spécialement rendre hommage à M'hamed Djellid, dramaturge spécialiste dans la critique théâtrale qui n'a jamais quitté son mari après l'avoir aidé et avec lequel il a beaucoup travaillé jusqu'à sa mort. Il lui écrivait les scénarios des pièces théâtrales. Accompagnée de Saïd Kateb, ex-directeur du TRO, Mme Alloula a tenu à marquer cette soirée par sa présence pour présenter le témoignage sur le travail syndical du regretté Djellid M'hamed au sein de l'université d'Oran et le combat syndical mené à la mairie d'Oran dans les années 1970/80. "Abdelkader et Djellid étaient des inséparables", a-t-elle dit. Djellid, cet autodidacte, écrivain, sociologue et homme de théâtre était aussi un poète. En 1968, il édita chez la Sned un recueil de 60 pages intitulé "Plaies". Il se consacra ensuite au théâtre pour enfant. En 1982, il a sorti l'ouvrage "Pour un théâtre national de l'enfance, histoire et sociologie de l'expérience du théâtre régional d'Oran". Dans la même année, il rédigea son mémoire du DEA en deux tomes à l'université d'Oran avec pour titre "Essai de sociologie sur l'activité théâtrale en Algérie". M'hamed Djellid est né en 1943 à El-Asnam (Chlef actuellement), dans le quartier de la Bocca Sahnoun. Il a été envoyé en Allemagne, en 1988, deux années avant sa disparition, pour préparer un doctorat sur la critique du théâtre – une thèse de 700 pages en voie d'interprétation par les Allemands. Il décrochera ensuite un magistère de sociologie culturelle, qui est une référence incontournable pour tout travail de recherche sur le théâtre, tant au niveau national qu'international. Djellid faisait partie d'une famille d'érudits. Son jeune frère Bachir, ex-conseiller auprès du wali d'El-Asnam, fut assassiné une certaine nuit de 1994. Depuis, le reste des membres de sa famille quitta le territoire national pour s'installer en France. M'hamed Djellid est mort en 1990. M. L