Pour leur porte-parole, le ministre de l'Intérieur ne représente plus l'interlocuteur idoine pour la reprise des discussions. Les gardes communaux, qui sont toujours en regroupement près de la ville de Boufarik en vue de préparer une nouvelle marche vers Alger, refusent de traiter directement avec le ministère de l'Intérieur et exigent une réponse à leur requête adressée au président de la République. “Le ministre de l'Intérieur a été chargé de transmettre notre requête au président, sans plus. Pour nous, ce qui nous intéresse, c'est la réponse du président de la République. Quant au ministre de l'Intérieur, nous avons déjà traité avec lui, et il n'a rien fait depuis plus d'une année et demie. D'ailleurs, nous doutons fort qu'il fera quelque chose", a affirmé Aliouat Lahlou, le délégué national des gardes communaux. Signalons au passage que les membres de ce corps de sécurité se sont réunis, avant-hier, juste après le f'tour, pour décider des actions à mener. Pour ces derniers, la requête adressée au Président est plus importante que le communiqué du ministère de l'Intérieur, car il y va de leur avenir. La requête est en fait la plate-forme de revendications des gardes communaux, dans laquelle ils demandent une révision de la catégorie 6 où est actuellement classé le garde communal assimilé à un agent administratif. Ils exigent aussi le libre choix pour les gardes communaux qui veulent se rattacher au corps de l'ANP après la dissolution du corps des gardes communaux. “Nous voulons une assurance pour les gardes communaux qui souhaitent intégrer les sociétés publiques afin qu'ils ne soient pas mis dehors après des années de travail. Nous sommes classés à la catégorie 6. C'est insuffisant pour nous. Déjà nous touchons un salaire de misère qui va encore être revu à la baisse", explique Lahlou, le délégué en chef des gardes communaux, qui passe son troisième jour de Ramadhan loin de sa famille. Dans leur plate-forme de revendications, ils réclament aussi une prise en charge pour les veuves et les orphelins de leurs collègues tombés sous les balles des terroristes. “Ils ne touchent qu'une rente de 18 000 DA par trimestre", déplore le responsable des gardes communaux. Ils demandent, en outre, des primes spécifiques à leur corps, comme tous les autres corps armés et de sécurité. S'agissant de savoir s'ils vont tenter une nouvelle marche ou pas aujourd'hui, la question n'était pas encore tranchée hier. Peut-être attendaient-ils un signal de la part des pouvoirs publics. Mais toujours est-il qu'ils se disent plus que jamais “déterminés à se battre pour leurs droits". K. F