Le syndicat ne participera pas aujourd'hui à la journée de protestation initiée par le Cnapest. C'est ce qu'a laissé entendre, hier, son secrétaire général, lors d'une assemblée générale des délégués du Conseil des lycées d'Alger (CLA), qui s'est tenue au siège du CNES, à Alger. Redouane Osmane a rappelé que son organisation “a fait une trêve” jusqu'au 22 décembre prochain. Passée cette date, et si les pouvoirs publics “ne prennent pas les mesures d'apaisement” nécessaires, le Conseil des lycées d'Alger “déclenchera un mouvement radical”, selon ce responsable. Actuellement, le constat s'impose à son niveau. “Nos objectifs ont subi énormément de changements, car nous avions face à nous une autre stratégie”, a déclaré le numéro un du CLA, en soutenant que cette stratégie du ministère de l'Education “a fonctionné sur un élément répressif”, à savoir la radiation des enseignants et “a modifié le dossier conflictuel”. M. Osmane a également révélé que la tutelle n'a donné aucune garantie et que, par conséquent, “il ne faut pas s'étonner des suspensions” qui touchent les enseignants, ni des “cinq procès sur notre dos”, qualifiant plus loin l'Etat algérien d'Etat “pénal”. Il a également annoncé, la tenue d'un forum de solidarité, qui aura lieu le 22 décembre 2003. Mais, pour revenir à son objectif principal, le CLA a élaboré une nouvelle stratégie, qu'il a intitulée : “Perspectives pour se défendre contre la répression et prendre en charge nos revendications” et qu'il a soumise aux enseignants pour avis. L'organisation de Redouane Osmane avance un plan qui viserait le “redéploiement” du mouvement de protestation. Ledit plan propose trois hypothèses. La première suppose le maintien des cours et le blocage de toute évaluation pédagogique, avec l'aide des parents d'élèves, qui devront exercer des pressions sur les pouvoirs publics, afin de rétablir les enseignants sanctionnés dans leurs droits. Elle table sur la journée du 22 décembre, qui devrait se transformer en “un grand rassemblement, sous forme de forum de solidarité”. Elle prévoit deux jours de protestation en janvier prochain, ainsi qu'une grève générale dans le secteur, du 17 au 18 février 2003, qui coïncide avec la date du procès, et envisage la tenue du congrès du CLA. La seconde hypothèse part de l'idée d'une ascension “extrême de la grève”, à partir du 22 décembre. Dans ce cas, le CLA donnera un ultimatum avec un préavis de grève, pour la levée des sanctions et l'ouverture du dialogue. Une campagne de sensibilisation sera menée à l'échelle nationale et internationale “pour contraindre le gouvernement à lâcher du lest”. La dernière hypothèse est le cas extrême. Elle repose sur l'ascension du débrayage “immédiatement” sans préavis de grève. Dans ce cas de figure, il est prévu de préparer “les moyens proportionnellement à notre capacité de frappe”. Soulignons enfin que dans le document distribué à la presse et débattu, hier, par les représentants des enseignants affiliés au CLA, il est noté notamment que toute décision qui sera prise par la base “peut être, dans le contexte actuel, un détonateur puissant, soit pour faire basculer l'opinion publique en notre faveur, soit, au contraire, nous isoler et déclencher une répression contre le mouvement”. Seulement, contrairement aux concepteurs des “perspectives pour se défendre contre la répression et prendre en charge nos revendications” qui considèrent la deuxième hypothèse comme “réellement envisageable”, la majorité des délégués a opté pour la première, celle-là même qui associe les parents d'élèves dans le combat des professeurs des lycées. H. A.