Le franc succès obtenu par la convention nationale du RCD fait réagir, de nouveau, un pouvoir décidé à étouffer toute voix opposée à son projet. Après les enlèvements, les tortures et les humiliations subis par les militants et responsables du RCD à travers plusieurs wilayas du pays, c'est au tour d'un autre militant, maître Rachid Ouali, d'être la victime d'une véritable “barbouzade”. Harcelé et menacé par téléphone pendant plusieurs jours, il sera interpellé et sorti de sa voiture par quatre individus, au parking de l'hôtel El-Aurassi dans la soirée du mercredi 13 novembre. Il sera questionné sur ses déclarations lors des débats de la convention nationale du RCD et son déplacement récent en Kabylie. Un des individus lui brisera ses lunettes, lui lacérera son pantalon avec une lame avant d'entamer une longue suite d'insultes et de menaces. Les menaces de mort sont adressées à lui ainsi qu'au professeur Mohand Issad, maîtres Miloud Brahimi, Khaled Bourayou et au docteur Saïd Sadi : “Nous avons les moyens de vous faire allonger. Nous vous éradiquerons tous, sales Kabyles”, lui dira-t-il en substance. La multiplicité de ces actes et des wilayas où s'est déroulé ce genre d'opérations criminelles, révèle, s'il en était besoin, que la démarche est centralisée et qu'elle obéit à un centre de décision unique. Cette dangereuse évolution est d'autant plus grave qu'elle signe un choix stratégique du pouvoir face à toutes les volontés patriotiques qui refusent d'abdiquer. La tentation de mise au pas de la société est plus qu'évidente et les Algériens savent ce qu'il en coûtera au pays si cette dérive devait se prolonger. Les droits de l'homme sont quotidiennement bafoués, la cohésion nationale est au bord de l'implosion et la répression est érigée en système de gestion de la société. Le RCD en appelle à l'opinion nationale et internationale car c'est tout le combat citoyen qu'il s'agit de sauver. Une plainte a été déposée par la victime, et le Rassemblement est plus que jamais déterminé à suivre cette affaire.