“L'état-major de la Défense nationale saisi par le RCD, concernant les anciennes affaires, a répondu qu'aucune des structures relevant de ses compétences n'y est impliquée”, a révélé hier Saïd Sadi. En rappelant que Me Rachid Ouali est le cinquième militant du RCD qui a été agressé, Saïd Sadi a affirmé hier, dans une déclaration à Liberté, que “ces opérations sont menées dans de nombreuses wilayas du pays, et les procédés utilisés sont de gravité inégale, mais toujours de même nature”. Le président du RCD, qui relève que “ces enlèvements, tortures physiques et morales sont assortis de menaces à transmettre à des dirigeants ou à des personnalités dont les positions sont non conformes à la ligne politique du moment”, a souligné que “dès la première affaire du militant Amenouche”, le parti a adopté, dit-il, “une démarche caractérisée par la plus grande prudence avant toute déclaration publique parce que nous savons très bien que dans ce genre d'opération les manœuvres et les manipulations sont traditionnelles”. En soulignant, en effet, qu'“après avoir établi clairement que les moyens de l'Etat ont été mobilisés dans la préparation, l'exécution et le suivi de ces exactions”, le Dr Sadi précise que son parti a toujours saisi la justice et que “dès la première affaire, toutes les institutions supposées être concernées par de tels problèmes ont été alertées”. Il affirme même que “le chef de l'Etat a été saisi par l'intermédiaire de son Chef du gouvernement, le président de l'APN aussi quand le RCD siégeait à l'Assemblée qui a, à son tour, été chargée d'informer le premier magistrat”. “Seul l'état-major de la Défense nationale, alerté lui aussi, a répondu et a condamné ces agressions en disant clairement qu'aucune structure ni aucun groupe relevant de ses compétences ne sont impliqués dans ces affaires”, déclare par ailleurs Saïd Sadi, qui tient à souligner qu'il a adressé personnellement et directement une lettre au chef de l'Etat lors de la séquestration et des tortures qu'a subies Djaâfar Benmesbah, un autre militant du RCD, mais “devant des faits d'une telle gravité, aucune réponse ni déclaration n'ont été enregistrées”. Pour lui, “un tel mutisme de la part du premier responsable de la nation peut constituer un encouragement, voire une caution pour les auteurs directs de ces attaques”. Plus généralement, ajoute-t-il, “j'observe que la souche politique qui s'acharne sur Abane Ramdane et tout ce que le Congrès de La Soummam a amené comme perspectives démocratiques à la nation veut engager l'Algérie dans un processus régressif qui n'a été rendu possible dans le passé que parce que des pratiques comme celles que nous subissons ont dévoyé la vie publique depuis, notamment, 1957 après la disparition de Ben M'hidi et Abane”. Revenant sur les investigations menées par le RCD pour débusquer les auteurs des exactions, le Dr Sadi affirme qu'il est “tout à fait clair que ce groupe échappe à l'autorité de toutes les institutions et structures légales en charge de la sécurité et du renseignement”. Il révèle, à cet effet, qu'“une des bases où se trouvent les agresseurs pour observer et suivre leurs victimes est l'hôtel El-Aurassi, et c'est dans cet endroit que Djaâfar Benmesbah a reconnu l'un deux et c'est là aussi que Me Ouali a été attaqué dans le parking de cet établissement”. Le président du RCD conclut : “Nous sommes bien en face d'une démarche concertée puisque des personnes proches de ce milieu sont passées derrière nous ou nous ont précédés auprès des ambassades ou des ONG pour justifier la non-réponse des services présidentiels allant même jusqu'à suggérer que le militant Amenouche a été enlevé et torturé par le Rassemblement pour organiser une opération de marketing”. S. R.