Le 30 mai 1958, l'armée française décide une incursion dans l'Ouarsenis, par l'ouest, à la limite de la Wilaya IV et de la Wilaya V. C'est la même voie qu'emprunteront les troupes françaises commandées par le général Gilles, quand le plan Challe fut enclenché en 1959. Elle engage d'énormes moyens : fantassins, artillerie et aviation. Elle avance lentement. Elle atteint Ouled El-Mabane dans la journée du 30. La katiba Karimia, compagnie régionale (région 3) et une section du secteur sont installées sur la crête de Sidi Daoud, toute proche de Bab El-Bekouche, une crête boisée. Derrière eux s'étend Bouyalfène, un massif doté d'une végétation touffue et dense. Si Amar (de Soumaâ) est le chef de la katiba Karimia. Si Amar est un ancien du commando Djamal. Il est connu pour être un intrépide. Il décide de ne pas replier, mais d'affronter l'armada qui avance vers la position qu'il occupe avec ses hommes. Des combats durs ont lieu. L'ALN livre une bataille épique. Elle compte 45 tués. Si Amar meurt au combat. L'ennemi reconnaît 98 tués, dont 1 lieutenant-colonel (Pierre Blocs) et 2 commandants (Jean Pierre Yasoni et Robert Bau), selon les déclarations faites à l'état civil du village de Molière. Au cours de cette opération, l'infirmerie du Dr Bakir est découverte par l'armée française. Tous les blessés qui s'y trouvaient furent achevés froidement par les soldats, y compris le Dr Bakir. Celui-ci, médecin confirmé, avait rejoint le Maroc à partir de la France. Il avait été volontaire pour rejoindre l'ALN. Le 30 mai 1958, je perds quatre amis : - Kadi Meliani, blessé le 4 mai 1958, à Tafrent ; il fut achevé dans l'infirmerie Bakir ; il a résisté à l'aide d'un PA ; - Mohamed Rebika “Mohamed El-Bathi", commissaire à Bathia ; il était parmi la compagnie dirigée par Amar de Soumaâ, un ancien du commando Djamal. Il mourut au sein de la katiba. - Dellouci Djilali, membre de la katiba, mort au combat. Nous sommes tous de Miliana et fréquentions le même lycée (baptisé Mustapha-Ferroukhi) ; grévistes, le 19 mai 1956, nous avons rejoint l'ALN le même jour. - Hassan Sahli (de Ténès) qui était au même lycée que nous à Miliana.