“Certes, Nous avons facilité le Coran pour le rappel. Y a-t-il quelqu'un pour se rappeler ?" (Sourate : “la Lune") Nous approchons cette sourate pour la prendre en exemple d'un cas spécifique de communication : le contrat moral pour véhiculer le message divin concernant la prise en charge du Coran et le rappel des gens. C'est la mise en évidence de sa structure basée justement sur un contrat en deux clauses entre Dieu, la source de “la Révélation" et Son Messager (QSSSL) qui nous le montre. Du coup, sa lecture devient attrayante et son contenu très clair, même en langue de traduction. Qu'on en juge. Cette sourate de 19 versets, la huitième dans l'ordre chronologique, a été révélée à La Mecque et traite, donc, en premier lieu des problèmes liés à la croyance. Sa spécificité réside dans le fait qu'elle incite premièrement à la prise en charge de manière sérieuse de l'apprentissage du Coran et deuxièmement, de sa propagation suivant la tradition (sunna), pour en faire un guide. Elle définit, donc, les deux principaux fondements de l'islam : le Coran et la sunna. Structure : un ordre, contrat moral et trois mises en garde Elle peut être approchée de la manière suivante : - une introduction qui commence par une invitation à adresser des louanges à Dieu (01-05) ; - un contrat moral en deux clauses entre le Créateur et Son serviteur, en précisant leur finalité : (06-13) ; - une conclusion en trois affirmations pour inciter au rappel du Livre : Cette sourate, qui vient à la tête du dernier des chapitres (hizbs), est, du reste, très connue et appréciée par les croyants. Le Prophète (paix et salut sur lui) l'aimait particulièrement, comme le rapporte le hadith de l'imam Ahmed, citant l'imam Ali, que Dieu les agrée. De même, il est rapporté dans Moslim que le Prophète (paix et salut sur lui) lisait sourate “Sabih", ainsi que celle qui suit, “El-Ghachia", lors des prières des deux Aïds et du vendredi. On a : - Introduction : louanges au Très-Haut Elle commence par une invitation, pour ne pas dire un ordre d'adresser des louanges à Dieu, qui se défie à travers trois attributs propres à lui et qui attestent de la preuve visible, palpable de son existence et de sa puissance : la création, la détermination (destin) et la vie et la mort. Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit en substance qu'il fallait baser la croyance en Dieu, non en cherchant dans son être, car l'être humain est faible pour le saisir, mais en s'assurant de son existence et de sa grandeur, à travers Ses créatures, qui ne peuvent être le fait du hasard : Au nom de Dieu, Le Clément, Le Miséricordieux “Célèbre le nom de ton Seigneur, Le Très-Haut !" (1) “Qui a créé (les choses) et a bien façonné !" (2) “Qui a fixé (le destin de chaque chose) et a bien guidé !" (3) “Qui a fait sortir le pâturage ! (4) pour, ensuite, en faire un foin sombre !" (5) - Le contrat moral : apprentissage et rappel Cette partie renferme un contrat moral en deux clauses entre, d'une part, Le Créateur et, d'autre part, Son Prophète (paix et salut sur lui) et à travers lui, les croyants, évidemment pour la prise en charge du Coran : - 1re clause : la prise en charge du Coran Dieu s'engage à enseigner le Coran au Prophète (paix et salut sur lui) et il est fait ordre à ce dernier de ne pas l'oublier. Cette recommandation est surtout destinée aux croyants, pour prendre en charge le Coran car le Prophète (paix et salut sur lui) est immunisé contre l'oubli. Certains exégètes préfèrent parler de promesses tenues vis-à-vis du Prophète (paix et salut sur lui) au lieu de contrats moraux, puisque la Révélation a été menée jusqu'à son terme. “Nous te ferons lire (le Coran) et tu n'en oublieras rien !" (6) “Hormis ce que Dieu a voulu. Il connaît (sûrement) ce qui est solennel et ce qui se cache !" (7) - 2e clause : le rappel à la voie de Dieu Dieu s'engage à montrer et à faciliter l'accès au Prophète (paix et salut sur lui) au droit chemin, et ce dernier se doit de se charger à son tour de le montrer aux hommes. Il y a, donc, l'engagement de la part de Dieu et la contrepartie demandée au Prophète (paix et salut sur lui) en échange : “Nous te guidons aussi vers la voie facile !" (8) - “Et tu te chargeras du rappel, si le rappel est utile !" (9) - But et finalité des deux contrats : le pieux et le plus malheureux L'enseignement du Coran et le rappel des gens à la voie de Dieu permettent aux hommes de faire un choix en connaissance de cause, et c'est à Dieu de distinguer le pieux de l'égaré : “Réfléchira celui qui craint (lieu) !" (10) “Tandis que s'en écartera le plus malheureux !" (11) “Qui tombera dans le plus grand Feu !" (12) “Où il ne pourra ni mourir ni vivre !" (13) Conclusion : Trois mises en garde La sourate conclut par trois affirmations, l'une pour montrer ainsi le choix, mettre en garde contre les tentations d'ici-bas . L'autre affirmation porte sur un message universel, rappelant que le message contenu dans cette sourate est le même que celui qui a été révélé aux autres prophètes et ne fait que le continuer et le compléter. Ce rappel est aussi un message universel, notamment à l'endroit des gens du Livre. “Certes, réussira celui qui se purifie !" (14) “Se rappelle le nom de Dieu et prie !" (15) “Plutôt vous préférez la vie d'ici-bas." (16) “Alors que l'au-delà est meilleur et plus durable !" (17) “En vérité, ceci est mentionné dans les feuilles anciennes !" (18) “Les feuilles d'Abraham et de Moise !" (19) La présentation de cette sourate basée sur un modèle de communication montrant un véritable contrat moral avec ses règles et ses lois doit étonner les spécialistes, en particulier les juristes. C'est en application de ce contrat moral que les musulmans, en particulier les Algériens qui vénèrent le Livre sacré en l'ayant dans le cœur, célèbrent les prières surrérogatoires (taraouih) durant les nuits de Ramadhan dans la ferveur et la piété. En plus des écoles et des instituts pour enseigner le Coran et perpétuer sa sauvegarde et son rappel dont le bienfait sur l'individu et la société sont notables. Sa lecture, notamment, accompagnée de la médiation, est une guérison pour le corps et l'âme. S B