Sur les 54 tableaux à l'effigie de chouhada, d'hommes de lettres et du théâtre de la région ornant le mur faisant face à l'institut des lettres de Souk-Ahras, un seul a subi des dégâts défigurant le visage du chahid Benlaboudi Hacene. Né le 7 février 1924 à Souk-Ahras, il s'est dès son jeune âge lancé dans le militantisme, intégrant les rangs des Scouts musulmans aux côtés du défunt Badji Mokhtar, Madi Elhafsi connu sous le nom de “Dada El hafsi". Il a rejoint ensuite le PPA de Messali Hadj avant de s'engager dans les rangs du FLN. Il fut condamné une première fois pour avoir participé avec un groupe de Souk-ahrassiens au soulèvement du 8-Mai 1945. De par sa fonction de régisseur au marché de gros (comptable chez les commerçants juifs), il fut trésorier du FLN pour la région de Souk-Ahras. Se sentant en danger après la découverte de ses activités secrètes il a rejoint le maquis. À la veille du 14 juillet, il est redescendu en ville accompagné de cinq moudjahidine pour commettre un attentat à la salle des fêtes, lieu où les soldats français préparaient le bal du 14 juillet. Leur accoutrement leur porta préjudice. Ils portaient, en effet, des voiles noirs (la mlaïa des femmes de l'Est algérien à cette époque) par dessus des godasses. Une femme juive qui se tenait à sa porte fut surprise de voir passer devant elle des femmes portant des godasses. Elle alerta immédiatement les militaires qui encerclèrent la maison de Hammadi Saddek connu sous le sobriquet de Saddek Hlaoua, lieu de cache des fidayne. Ils furent tous tués. Les enfants de Benlaboudi ignorent jusqu'à ce jour le lieu où leur père a été enterré. Cet acte de vandalisme ignoble et condamnable a fortement choqué les proches du chahid ainsi que ceux des citoyens souk-ahrassiens qui l'ont connu et approché.